Un ultimatum de 15 jours lancé à la REGIDESO

Lundi 30 mars 2015 - 11:45

Le député Crispin Mbindule Mitono a lancé, le vendredi 27 mars dernier, un ultimatum de 15 jours au comité de gestion de la REGIDESO pour;d’après lui; mettre fin à la pénurie et à l’insalubrité de l’eau que cette société distribue aux populations vivant sur l’ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo.

L’élu national a lancé cet ultimatum dans la conclusion de la question orale avec débat qu’il avait adressée au directeur général de cette société.

C’était au cours d’une séance plénière de l’Assemblée nationale organisée dans la salle des Congrès du Palais du peuple, siège du parlement congolais.

Il a également recommandé au comité directeur de sanctionner les directeurs provinciaux de la REGIDESO pour négligence ; de prendre toutes les dispositions pour que l’eau distribuée par l’usine de traitement de Makamba à Butembo, une ville de la province du Nord-Kivu, soit dépourvue de fer qu’elle contient ; de réduire les primes exorbitantes des proches collaborateurs du directeur général jusqu’à 15% ; d’engager de nouveaux agents, au lieu de se contenter des journaliers et temporaires ; de réparer la tuyauterie de la REGIDESO dont les fuites d’eau détruisent la voirie.

Au bureau de l’Assemblée nationale, le député a recommandé la constitution d’une commission d’enquête pour auditer cette société publique, tandis que le gouvernement de la République a été appelé à résilier le contrat signé avec des sujets sénégalais impliqués dans la gestion de la REGIDESO.

» Je pensais que vous alliez dire à la représentation nationale ce que vous allez faire et donner le timing de ces actions « , s’est exclamé d’entrée de jeu Crispin Mbindule Mitono, en s’adressant au directeur général, indiquant que la pénurie et l’insalubrité de l’eau sont le fruit de la mauvaise gestion de la REGIDESO.

Dans sa réplique aux préoccupations des députés, le directeur général venait d’expliquer que l’information du service commercial de la REGIDESO est en cours sur l’ensemble du territoire national pour éviter que certaines factures payées par les abonnées reviennent une 2ème fois.

La procédure d’abonnement coûte 150$us, en temps normal et 50$us, en cas de subvention, comme c’est le cas actuellement dans les villes de Kinshasa, Matadi et Lubumbashi, qui bénéficient d’un financement de la Banque mondiale. Les retards observés dans ces derniers branchements dits » sociaux » sont dus au dysfonctionnement interne des entreprises d’exécution.

L’Etat doit plus de 70 milliards FC à la REGIDESO

Le directeur général Jacques Mukalay a aussi démontré que les tarifs fixés par sa société ne permettent pas de couvrir toutes les charges d’exploitation et que l’Etat congolais doit à la REGIDESO une somme évaluée à plus de 70 milliards de francs congolais, hormis la dette des » assimilés » de l’Etat.

Il a promis d’approfondir les conseils lui prodigués par les députés pour alimenter les camps militaires, universités, hôpitaux… en vue de mettre en œuvre un plan d’action conséquent, avant d’expliquer en détails, avec chiffres en appui, la quantité, la nature et le coût annuel des produits chimiques utilisés pour traiter l’eau.

De son avis, la REGIDESO ne bénéficie pas d’allègement fiscal pour l’importation de ces produits chimiques, tandis que de 2007 à 2014, la production et la desserte en eau ont augmenté, à la faveur des actions d’amélioration menées dans la plupart des centres… En définitive, le DG Jacques Mukalay s’est dit disposé, autant que son entourage, à répondre à toutes les préoccupations des élus du peuple, qui n’auraient pas été rencontrées.

Par Marcel Tshishiku