Cette affaire est plaidée au tribunal de commerce de Kinshasa Gombe depuis le 3 février dernier sous le RCE 3880. A 67ans, que pouvait-il se dire si ce n’est voir les Etats-Unis et mourir ! Hélas le régulier d’Ethiopien Airlines qui s’est envolé la nuit du 11 août 2014 à Kinshasa pour New-York fait un détour sur Addis-Abeba. Voilà qui met dans une situation fort embarrassante «papa » Mpoy qui jouait à la course contre la montre pour son visa qui n’avait plus que de validité de 1 jour et devait donc nt expirer le 12 août 2014.
Point de circonstances atténuantes pour l’infortuné qui se fait débarquer de l’avion à Addis-Abeba, par un agent d’Ethiopian Airlines au motif que son visa est expiré. Nous sommes effectivement le 12 août 2014 aux petites heures du matin. Mpoy est mis dans un autre aéronef et est ramené à Kinshasa. Au Tribunal de commerce de la Gombe, le conseil du transporteur éthiopien explique qu’Ethiopien Airlines ne pouvait pas prendre le risque d’emmener M. Mpoy aux USA car il s’exposerait à diverses sanctions notamment le paiement d'une somme de près de 7.000 USD soit 5000€ ainsi que l'interdiction d'exploiter l’espace aérien étasunien. Pour Ethiopian Airlines , M.Mpoy n’a été éconduit mais ramené à Kinshasa pour obtenir la prolongation de son visa à l’ambassade des Etats-Unis. D’autant plus que c’est depuis le 13 février 2014 qu’il avait obtenu le droit d’entrée aux USA. Ce que balaie de revers de la main, le conseil de M.Mpoy, note le reporter de 7sur7.cd. Jamais, soutient-il, Ethiopian Airlines n’a évoqué dans les correspondances qu’il a expédiées à son client une quelconque injonction des services éthiopiens de l’immigration pour la reconduction de son client à Kinshasa. Le transporteur aérien a agi de son propre gré. M.Mpoy s’estime avoir tout perdu sinon au point de l’être. Surtout sa femme, Mujinga, qu’il n’a plus revue des mois durant, car partie au pays de l’Oncle Sam. C’est elle qui avait gagné un visa pour les USA par la Loterie Dv 2013-2014. Mme Mujinga reste fidèle à son mari quasi septuagénaire et le déclare aux autorités étasuniennes. Le mari se voit accorder titres et droits de séjour aux USA en février 2014. Sans doute le temps de réunir de l’argent en vue du voyage, la validité du visa s’érode. Ce n’est que le 7 août 2014 que Mpoy achète son billet d’avion. Mais le voyage est programmé à 24 heures de l’expiration du visa, le 11. Puis le transit qu’effectue Ethiopian Airlines sur Addis-Abeba ruine toutes ses chances. Mpoy exige réparation. D’abord USD 200. 000 pour s’être fait emmener ailleurs au lieu de la destination convenue dans le contrat de voyage, le billet donc. Ensuite USD 800.000 des dommages et intérêts. Puis USD 3.200 équivalent au prix du billet. Et enfin USD 50 du Go-pass ainsi que USD 100 d'astreintes journalières partant de la date d'assignation jusqu'au jugement définitif.
A la suite de la confrontation, l’avocat –conseil d’Ethiopian sollicite l’implication du consulat américain pour départager les parties. Demande quasiment acceptée par le ministère public pour une raison…qui ferait étonner plus d’un. La langue. Puisque les documents sont rédigés en anglais, il est nécessaire, soutient le ministère public, de faire appel au chargé des visa de l'ambassade des USA pour éclairer le tribunal sur le délai tel qu'écrit, puisqu'auteur de ce document. Ainsi va la Justice made in RDC (DRC).