Des étudiants kinois évoluant à l’université catholique de Bukavu lancent un SOS aux autorités rd-congolaises. Ceux-ci fustigent les traitements que leurs infligent quelques enseignants de cet alma mater.
«Nous sommes traité différemment d’autres par nos enseignants sans motif légitime, tout simplement parce que nous venons de Kinshasa et nous parlons Lingala», a indiqué un étudiant de l’université catholique de Bukavu. Selon nos sources, la discrimination est telle qu’un étudiant en provenance de Kinshasa ne peut pas s’exprimer en Lingala devant les enseignants de peur d’être sanctionner par ces derniers même en dehors du site universitaire. Et à elles de poursuivre que les seules langues autorisées sont le français, le swahili et l’anglais. «C’est depuis un certain moment que nous vivions dans la peur ici. Nous ne pouvons pas nous exprimer en Lingala. A chaque fois que nous parlions Lingala, on nous traite de voyous et autres injures. A chaque fois qu’il y a une épreuve, on nous met de côté pour nous distinguer des autres. On nous traite de tous les mots jusqu’à ce qu’on a changé le système de passation des épreuves, nous ne mettons plus nos noms sur nos copies d’examens ou d’interrogations pour éviter de se faire prendre», a renseigné un étudiant de premier graduat en Droit. Avant de poursuivre que : «qu’ici les étudiants qui viennent de Rwanda et d’Ouganda sont plus pris en considération par rapport à nous qui viennent de Kinshasa. Ce qui m’étonne c’est le fait de se rendre compte que c’est ne pas les étrangers qui nous discriminent mais ce sont nos propres enseignants, congolais comme nous». Il a ajouté que : «Celui qui fait office de recteur ici c’est le prof docteur Jean-Baptiste Ntangoma Kushinganine. Plusieurs fois, nous avons tenté de lui rencontrer pour lui faire parvenir nos doléances. Mais malheureusement, celui-ci n’accorde pas le temps aux étudiants. Depuis que je suis venu étudier ici je n’ai vu le recteur que deux fois».
Il sied de noter que la plupart des étudiants Kinois de l’université catholique de Bukavu sont des enfants des officiers militaires mutés à l’Est de la république. Beaucoup d’entre eux dénoncent ce comportement illicite qui consiste traité différemment des autres sans motif légitime.
Selon les témoignages de certaines de nos sources, ce comportement est propre aux habitants de Bukavu envers les kinois et ceci ne date pas d’hier. Quelques uns d’entre eux souhaitent aller étudier à Goma ou encore rentrer à Kinshasa pour continuer les études. Il faut noter que les étudiants de l’université catholique de Bukavu ne sont pas les seuls à vivre cette discrimination. Les cas sont légion toujours à Bukavu. «L’Université est un endroit où on devrait prévaloir une égalité entre individus. Si entre nous déjà les congolais nous nous traitons de manière différente et négative sur la base d’un ou plusieurs critères illégitimes. Je pense qu’il nous serait difficile de construire le pays dont nous rêvons» a regretté un parent.
golvie muanda
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