L’AS V.Club a perdu, les armes à la main, la bataille de la conquête de la Coupe d’Afrique des Clubs Champions de football, samedi soir à Blida, à une cinquantenaire de kilomètres d’Alger. Bien qu’ayant contraint au partage (1-1) l’Entente Sportive de Sétif, le club congolais a été condamné par la disposition du règlement de la compétition considérant comme double le ou les buts marqués à l’extérieur en cas d’égalité.
Comme au match aller, le 26 octobre au stade Père Raphaël, à Kinshasa, c’est un missile de Lema (53me minute), qui a répondu à l’ouverture du score, à la 47me minute, par Yunes, bénéficiaire d’une balle venue de la droite et qui a traversé toute la défense de V.Club. L’on a cru, à cet instant, que c’était le tournant du match et qu’à l’image de ses sorties contre Zamalek et CS Sfaxien, le team vert-noir allait une fois de plus créer la surprise, en gagnant à l’extérieur.
Instruit par les faux pas des clubs égyptien et tunisien, l’entraineur de l’Entente Sportive de Sétif s’en empressé de sortir, successivement trois attaquants pour les remplacer par des défenseurs. Avec une ligne défensive compacte, toutes les issues étaient fermées à Mubele, Yinus, Luvumba, Lusadisu, Lema , Ebunga et autres Munganga, qui ont fait tourner le ballon dans tous les sens sans arriver à percer le « mur » de Sétif. Les entrées de Deo Kanda et Ngudikama en lieu et place de Lusadisu et Mubele n’ont pas changé les données de l’équation. Tout espoir de réaliser le « nzombo le soir », ce but de la dernière minute qui a souvent sorti les vert-noir des situations perdues, s’est envolé lorsque l’entraîneur Ibenge a fait sortir l’avant-centre Yinus au profit de Kasereka, un défenseur.
Le coach vert-noir avait déclaré, au départ de Kinshasa, que si le match de Sétif était mal négocié, tout le monde nourrirait des regrets. Il ne croyait pas si bien dire. Car, au soir de la finale « perdue » à Blida, supporters et dirigeants de l’AS V.Club, s’accordaient sur une chose : la coupe avait été perdue à Kinshasa. Les poulains de Florent Ibenge regretteront à jamais d’avoir pris, sur leur terrain et devant des milliers de leurs fanatiques, deux buts assassins, parfaitement évitables.
L’on ne comprendra jamais comment les joueurs de V.Club, capable de supporter la « pression » de plusieurs dizaines de milliers de supporteurs dans les stades de ses adversaires (Al Hilal du Soudan, Zamalek d’Egypte, CS Sfaxien de Tunisie et Entente Sportive de Sétif d’Algérie), n’ont pas eu des nerfs suffisamment solides pour vaincre celle de leur propre public et des politiciens mobilisés pour les porter vers le sacre continental. Les analystes du football pensent que la jeunesse et le manque d’expérience ont joué un vilain tour à V.Club.
Qu’à cela ne tienne, le club congolais peut se féliciter d’avoir fait honneur au football national. L’histoire de la Ligue des Champions retiendra pour l’édition 2014, que l’équipe vice-championne n’a pas perdu sur le terrain, à l’aller comme au retour. Devrait-on modifier le règlement de la finale, de manière à ce que la finale soit sanctionnée par la victoire impérative de l’une des équipes finalistes ? Le débat peut être ouvert. Mais, cela n’excuse pas les erreurs de V.Club lors de la finale aller.
Ce qu’il faut espérer maintenant est que la dynamique créée par l’entraîneur Florent Ibenge soit capitalisée par une nouvelle épopée, en 2015, dans la coupe de la CAF, pour laquelle les vert-noir sont qualifiés, mais aussi la Ligue Nationale de Football, voie obligée pour la participation à une compétition continentale. On retiendra, pour le palmarès, que V.Club vient de perdre sa deuxième finale en coupe d’Afrique des Clubs champions, après celle de 1981 devant la Jeunesse Sportive de Kabylie. Mais, on n’effacera jamais des mémoires le trophée remporté en 1973 devant Ashanti Kotoko de Kumasi ( 2-4 ; 3-0), par des héros de légende nommés Kibonge, Ndaye, Mayanga, Kembo, Mavuba, Kondi, Luyeye, Lobilo, Lungwila, etc.
Kimp