L’AS V.Club a retrouvé l’épreuve africaine dimanche, au stade Révérend Père Raphaël de la Kethulle, après avoir manqué de peu le trophée continental en finale de la 18ème Ligue des champions de la CAF (Confédération africaine de football), en 2014, face à l’équipe algérienne de l’Entente Sportive Sétifienne, sans avoir perdu le moindre match : 2-2, dimanche 26 octobre à Kinshasa, et 1-1, samedi 1er novembre à Blida.
En face, les Dauphins Noirs ont eu pour adversaires les Mozambicains de Ferroviario de Beira, en rencontre aller des 16èmes de finale de la 12ème Coupe de la Confédération. L’arbitre équato-guinéen Diosdado Nzibi Nze donne-t-il à peine le coup d’envoi qu’Héritier Luvumbu Nzinga, au bord du rectangle adverse, termine son incursion par un tir du gauche que ne maîtrise pas le gardien Willard Manyatera. Aux aguets, le rapide Firmin Mubele Ndombe prouve son opportunisme en poussant le ballon au fond des filets des visiteurs : 1-0, à la 27ème seconde de jeu. Un shoot en « banane » du capitaine Guy Lusadisu (15ème) est renvoyé par la barre. Malgré la technicité des joueurs de Ferroviario, le jeu plus dynamique de l’AS V.Club les met chaque fois en péril mais sans parvenir à changer le score.
Bizarrement, au retour des vestiaires, l’AS V.Club connaît un flottement à cause du demi offensif Yves Magola qui s’en va opérer derrière son latéral droit, Modèle Mabele Bawaka, et le récupérateur Nelson Munganga Omba. Les Mozambicains semblent se ressaisir sans chercher à trop se lancer en masse vers l’avant où le bloc vert et noir kinois commandé par le géant Dayo Issoufou veille au grain.
La partie vient d’atteindre la 51ème minute, exactement 16h42’ à la montre, lorsque, sans trop savoir pourquoi, éclate une grenade lacrymogène en plein pourtour de l’AS V.Club. Panique à l’endroit de l’incident où l’espace est bien sûr déserté par les spectateurs qui s’y trouvaient. Les stadiers s’y précipitent, les policiers n’ont pas les réflexes voulus. Cela n’entame en rien l’évolution des choses sur le terrain. Les amis du doyen et capitaine Guy Lusadisu commencent même de nouveau à se rendre maîtres du ballon. 16h49’, une deuxième grenade se fait entendre, dispersant maintenant un grand monde. La main courante est d’ailleurs envahie des supporteurs qui fuient le foyer de l’agitation pour les tribunes latérales de leur équipe. Le match est arrêté momentanément. Les vingt-deux acteurs se dirigent vers leurs bancs respectifs, ne comprenant pas trop ce qui est arrivé. Quatre policiers dont une femme, appréhendés, sont emmenés de force par d’autres agents de l’ordre du côté des tribunes, manu militari. Entre-temps, l’ambulance, stationnée à l’une des entrées cochères du stade, accueille quelques infortunés de la bousculade de tout à l’heure. Et voilà la pluie qui s’en mêle. Elle tombe en petites rafales. Cela n’entame aucunement la détermination des milliers de supporteurs qui entonnent des chansons pour surmotiver la troupe qui reprend position pour poursuivre la partie.
Les Dauphins Noirs se sentent effectivement des ailes au point d’acculer considérablement leurs opposants. Mubele est en débordement sur la droite lorsque, dans le grand rectangle, sa balle est fautivement et visiblement contrôlée de la main par un Mozambicain. Le penalty est transformé puissamment par le géant stopper Dayo Issoufou (84ème) : 2-0. Le domaine de Ferroviario de Beira subit alors un bombardement en règle. Le pressing constant donne lieu à une transversale que Mubele (88ème) envoie de la tête dans les buts adverses pour son doublé de l’après-midi : 3-0.
S’agissant de la perturbation de la rencontre pendant quelques minutes, le rapport indique qu’un homme a eu des doigts ensanglantés, un autre le pantalon partiellement déchiqueté au niveau de l’une des manches, un autre encore une chemise déchirée, etc. Pas de blessés graves, renseigne-t-on. Les quatre policiers coupables de manipulation des grenades lacrymogènes au milieu d’une foule dense vont répondre de leur acte délictueux devant la justice.
SIKI NTETANI MBEMBA