Violences faites aux femmes: quel bilan pour la RD-Congo ?

Jeudi 26 novembre 2015 - 06:03

Le monde entier a commémoré, mercredi 25 novembre 2015, la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Instituée par l’Organisation des Nations Unies, cette journée est célébrée le 25 novembre de chaque année. Elle devrait donner une grande place aux dirigeants des pays, hommes politiques, acteurs professionnels et associatifs, artistes, ex. auteurs de violences, adolescents, jeunes, vieux…., de prouver tous leur solidarité envers les femmes victimes de ces  actes ignominieux et de s’associer à elles, en disant non aux violences et non aux souffrances qu’elles génèrent pour les femmes et très souvent pour les enfants.

La République Démocratique du Congo est l’un des pays en Afrique subsaharienne secoué par ce fléau lié aux violences faites aux femmes. Si la catastrophe n’a pas été très remarquable, à l’Ouest et au Centre de la RDC, elle a été pitoyable plutôt dans l’Est du pays en proie à des guerres récurrentes à cause d’une floraison de groupes armés qui créent de l’insécurité.

Les violences sexuelles ont été ou sont encore à ce jour, une forme d’armes de guerres.

Qu’à cela ne tienne, même dans des zones non contaminées par les guerres, les femmes vivent,  également, ce problème de séquestration par leurs maris mais, elles sont incapables de se dévoiler ou de dénoncer le partenaire auprès des services judiciaires compétents, de peur de perdre le mariage ou de livrer l’époux en pâture. Dans les milieux scolaires, estudiantins et de travailleurs, les violences faites aux femmes ou jeunes filles font également bon ménage.

Fort d’une telle équation difficile à résoudre et pour endiguer un tant soit peu ce genre de bévues, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, a eu le soin de nommer dans son Cabinet, une Conseillère spéciale en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, en la personne de Mme Jeanine Mabunda.

Dès lors qu’il a été institué ce collège au sommet de l’Etat, l’opinion est en droit de savoir ce que représente la situation actuelle sur le terrain. Car, en un moment donné la population avait noté, avec satisfaction, des procès en audiences foraines de certains criminels d’actes de violences faites aux femmes. Ces actes, ont-ils régressés ou ont-ils gardé la même proportionnalité? S’interroge la population. Seule, Mme la Conseillère peut éclairer la lanterne de l’opinion quant à ce.

Pour revenir à la date commémorative, il est apparu que sous d’autres cieux, la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles a été célébrée avec faste. C’est le cas notamment, en France où une matinée artistique de sensibilisation s’est tenue ce mercredi 25 novembre, à la direction des affaires culturelles Océan-Indien, rue de Paris à Saint-Denis, de 8h00’à 12h00’, heure locale, a-t-on appris de Zinfos.

A l’issue de cette rencontre, des hommes, professionnels, étudiants et artistes ont témoigné de leur prise de conscience et leur implication dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Par ailleurs, au cours de l’année 2015, renseigne la source, de nombreuses actions ont été déployées par l’Etat, en étroite collaboration avec les partenaires associatifs et institutionnels. Cinq ont été déterminantes et ont attiré l’attention de l’opinion.

Il s’agit, entre autres, de la mise en place de quinze téléphones d’alerte «grand danger» ; l’ouverture de deux structures d’accueil et d’hébergement d’urgence temporaire (SAUT) dédiés exclusivement aux femmes victimes et à leurs enfants; la sensibilisation et la mobilisation des professionnels de santé pour étendre le repérage des victimes et servir de relais à leur prise en charge par le réseau des acteurs; le renforcement des actions des stéréotypes sexistes dans les milieux scolaires, périscolaires et universitaires etc.

Par contre, au Congo Kinshasa, la journée a l’air d’être de passer inaperçue. Face à un mal qui s’est enraciné au niveau le plus profond de la moelle épinière, les structures concernées en cette matière de lutte ne se sont pas manifestées comme il se devait pour barrer la route à ceux qui s’adonnent encore aux pratiques rétrogrades de violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Nous y reviendrons!

Eugène Khonde