Viols et abus sexuels des militaires FARDC : RCA, Mende répond à Mme Margaret !

Vendredi 20 novembre 2015 - 06:27

‘‘Jamais il n’y a eu des échanges sur la Centrafrique entre Ban Ki-moon, Secrétaire Général de l’ONU et Joseph Kabila, Président de la République Démocratique du Congo. En aucun moment, le Président Kabila se serait entendu signifier une décision du Conseil de sécurité de l’ONU de retirer les militaires congolais du contingent envoyé en appui au processus de pacification en Centrafrique pour cause de mauvaise conduite et particulièrement, de leur implication dans des faits de violences sexuelles dans ce pays’’. La déclaration est de Lambert Mende Omalanga, prononcée au cours du point de presse qu’il a animé au Centre de presse de la RTNC2 hier, jeudi 19 novembre 2015.

Le Porte-parole du Gouvernement a tenu, résolument, à préciser les faits suivants : le contingent FARDC déployé en République Centrafricaine n’est pas composé de 400 militaires. C’est plutôt un bataillon complet, soit le double de ce nombre que la nation congolaise a mis à la disposition de la Minusca en Centrafrique. Ceci, sans compter les éléments de la Police Nationale Congolaise stationnés à Bangui, capitale de la RCA, affirme Mende. Par ailleurs, réfute le Ministre de la Communication, les allégations relatives aux délits d’abus sexuels imputés aux FARDC sont fausses et non avérées. Des preuves existent qui le prouvent, mais que ni RFI, ni ses informateurs ne se sont donnés la peine de vérifier, précise-t-il.
D’après le ministre de la Communication et Médias, lorsqu’il faut pousser la réflexion plus loin, dans l’agenda caché d’une telle démarche suicidaire transparait la volonté délibérée de dégarnir la frontière RDC- Centrafrique pour la rendre poreuse. L’histoire étant un éternel recommencement, la question sur la frontière demeure entière et d’actualité dans le contexte du moment.

La frontière rwandaise est à peine longue de 100 Km. Tandis que celle de la Centrafrique avec la RDC est longue de plus de 1.600 Km, rappelle le Ministre. Et donc, visiblement, il y a intérêt pour les ennemis de la RD-Congo à ce qu’il n’y ait pas des soldats congolais à cette frontière, ce qui peut l’exposer à tous les risques d’incursions, fait-il savoir.

Ce, avant de rappeler qu’au mois d’août dernier, trois éléments du contingent FARDC basé à Bambari avaient été mis en cause dans des accusations de viols. Une source diplomatique avait été citée dans la même chronique comme ayant assuré que les FARDC «…ont mené un travail exemplaire sur le plan sécuritaire», tout en faisant état de «problèmes de disciplines», ce qui est pour le moins contradictoire, note-t-il.

Mende Omalanga regrette qu’un média hyper professionnel comme RFI puisse diffuser en boucle, le jeudi 19 novembre 2015, des informations d’une rare gravité.

Une occasion pour Lambert Mende Omalanga d’éclairer la lanterne de l’opinion sur la sémantique de deux faits non avérés attribués aux éléments FARDC, en mission de pacification à Bambari, en Centrafrique. Il s’agit de fausses accusations de Madame Margaret du Bureau des Droits de l’homme de la Minusca contre les militaires du contingent FARDC et le chantage de certains partenaires internationaux sur la RDC dont Mme Danae Dholakia, envoyée spéciale de la Grande Bretagne pour la région des Grands Lacs.

S’agissant du premier dossier relatif à Mme Margaret, le ministre a déploré que l’intéressée se soit fiée à des surnoms d’individus à la place de noms authentiques (Jackson, Rocky…).

Par ailleurs, les présumées victimes des viols en questions ont-elles-mêmes démenti en bloc les allégations de dame Margaret, laisse entendre Mende.

4 magistrats militaires dépêchés par le Gouvernement congolais

Dès l’annonce de ces informations, le Gouvernement de la République a dépêché en Centrafrique 4 magistrats de la Haute Cour Militaire pour mener des enquêtes à propos.

C’est tout un feuilleton difficile à déterminer la culpabilité  des soldats FARDC. Car, selon un rapport de la diplomate de Minusca, en juillet 2015, le militaire Jackson aurait reconnu devant la mère de deux jeunes femmes âgées de 18 et 19 ans en l’occurrence, ZIOU RAISSA et REGONESSA Jacqueline, avoir eu des relations sexuelles avec une d’elles contre un montant de 250.000 FCFA (350.000 FC) versé à la mère. Elle a aussi affirmé qu’un certain Guylain, Congolais aussi, aurait lui reconnu les faits et proposé la somme de 100.000 FCFA (140.000 FC) pour obtenir de ne pas être dénoncé à la MINUSCA.

En clair, chacun peut constater la légèreté de telles accusations qui ne peuvent résister à une investigation rigoureuse, déclare Mende.

Les 4 magistrats militaires auraient du mal à faire identifier par les présumées victimes lequel, parmi les centaines d’éléments Fardc de Bambari se ferait appeler Jackson et qui serait Guylain, afin de mener à bien leur enquête sur les faits.

Au terme de cette mission d’une semaine dirigée par le Général de Brigade Franck MOLISHO, le 26 août 2015, ces accusations ont été totalement démenties.

Un chantage

Entre autres, point important abordé par Lambert Mende se situe au niveau de ce qu’il qualifie de chantage au sujet du processus électoral.

De ce fait, Madame Danae DHOLAKIA, Envoyée spéciale de la Grande Bretagne pour la Région des Grands Lacs a, elle aussi provoqué Kinshasa, en déclarant sur les antennes de RFI que son pays s’apprêtait à revoir sa coopération avec la RDC, si le calendrier électoral n’était pas respecté ; s’il y avait détérioration de la situation liée à un report des élections et enfin, s’il y avait révision de la Constitution.

‘‘A la place de proposer ce que Londres peut apporter comme soutient à la RDC, la diplomatique britannique s’adonne, plutôt, à une curieuse série d’anticipations négatives et obscures sur le devenir d’un Etat souverain’’.

Pour Mende Omalanga, il est permis de douter de leur volonté de faire quoi que ce soit pour ce pays même lors des premières déclinaisons de leurs promesses. «Lors des élections de 2011, les partenaires traditionnels ont nourri la RDC des promesses mirobolantes, qui se sont révélées «in fine », comme des coquilles vides, a déploré Lambert Mende Omalanga.

Eugène Khonde