La VSV sollicite l’évacuation de Kutino à l’étranger

Mercredi 17 septembre 2014 - 11:54

Image retirée.L'Ong congolaise de défense des droits de l‟homme  La Voix des sans Voix a réagi à la libération du pasteur Kuthino Fernando. Dans sa déclaration, la VSV propose au Gouvernement de rembourser les frais d‟hospitalisation du pasteur Kuthino au Centre Hospitalier Nganda et une évacuation médicale vers l‟étranger pour des soins appropriés. Ci-après, l‟intégralité de la déclaration de la VSV. La Voix de Sans Voix pour les Droits de l‟Homme (VSV) prend acte de la mesure de grâce prise par le Président de la République et rendue publique sur les antennes de la Radio Télévision Nationale Congolaise le 14 septembre 2014, portant libération du Pasteur Kutinho Fernando, Responsable de l‟Eglise Armée de Victoire. Tout en saluant cette mesure de grâce en faveur du Pasteur Kutinho Fernando, la VSV est au regret de constater que ladite mesure n‟intervienne qu‟au moment où la santé du bénéficiaire s‟est totalement détériorée, et ce, malgré plusieurs appels et demandes en vain de la mise en liberté sans cesse réitérés, en son temps, en faveur de la victime par les proches et membres de famille, des avocats, des ONGDH, des humanitaires, … Toutes proportions gardées, la VSV saisit l‟occasion pour dénoncer l‟abandon total à son triste sort du Pasteur Kutinho Fernando par les autorités de la RD Congo du fait que ce dernier, luttant entre la vie et la mort, s‟est vu dans l‟obligation de faire face seul à la prise en charge non seulement de ses soins médicaux, mais aussi, des agents de garde commis à sa surveillance au Centre Hospitalier Nganda, et ce, au mépris de l‟ordonnance n°334 du 17 septembre 1965, portant organisation du Régime Pénitentiaire et aux règles minima des Nations Unies sur le traitement des détenus. Pour rappel, Pasteur Kutinho Fernando avait été appréhendé en 2006, puis déféré devant la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe. Il avait été condamné le 02 octobre 2007 à dix (10) ans de prison pour „‟détention illégale d‟armes et des munitions de guerre et de tentation d‟assassinat du Pasteur Ngalasi‟‟, faits que l‟intéressé n‟a jamais reconnus et qui n‟avaient pas été démontrés par la juridiction qui l‟avait condamné. La Haute Cour Militaire (HCM) avait confirmé le 23 juillet 2009, l‟arrêt rendu par la Cour Militaire de Kinshasa/Gombe, après avoir rejeté le pourvoi en annulation introduit par la défense de l‟accusé. Après plusieurs années d‟incarcération et de victimisation à cause de la politique de discrimination lors de la prise et l‟application par les autorités de la RD Congo de différentes mesures de grâce, lois d‟amnistie, mise en liberté conditionnelle, … Pasteur Kutinho Fernando a vu sa santé se dégrader davantage à la PCM, des suites de la torture physique et morale dont il a fait l‟objet durant sa détention. Consécutivement à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) survenu dans la nuit du 17 au 18 septembre 2013, dans la cellule à la PCM. Pasteur Kutinho a été acheminé le 19 septembre 2013 au „‟Centre Hospitalier Nganda‟‟ sis, Kinshasa/Kintambo pour des soins médicaux.
Selon les informations recueillies par la VSV, la prise en charge médicale du Pasteur Kutinho Fernando, depuis son hospitalisation au Centre Hospitalier Nganda jusqu‟à ce jour, s‟élèverait à des dizaines de milliers de dollars américains que le Gouvernement rdcongolais aurait dû prendre en charge au bénéfice du détenu. Eu égard à ce qui précède, la VSV demande aux autorités congolaises :

  •  De garantir la prise en charge totale et effective des frais d‟hospitalisation du Pasteur Kutinho Fernando au Centre Hospitalier Nganda et à l‟extérieur du pays en cas de nécessité ;
  •  Le remboursement de toutes les dépenses effectuées jusqu‟à ce jour par l‟intéressé durant son hospitalisation ;
  •  La facilitation de son évacuation vers l‟étranger pour des soins appropriés compte tenu de la dégradation très avancée de son état de santé due principalement à une lourde condamnation par la justice militaire suivie de mauvaises conditions de détention à la PCM

Fait à Kinshasa, le 15 septembre 2014, LA VOIX DE SANS VOIX POUR LES DROITS DE L‟HOMME (VSV)