1er septembre 2016 : ça passe ou ça casse ?

Mardi 30 août 2016 - 10:45
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Tout le monde retient son souffle. Au sein de la Communauté internationale comme au sein de l‘opinion publique congolaise, la grande inquiétude est de savoir si enfin le rendez-vous du 1er septembre va tenir le pari de l’inclusivité indispensable à la résolution de la crise congolaise.

 

Point n’est besoin de le répéter ici. Un Dialogue sans l’implication de toutes les forces représentatives de la nation, constitue une terrible hypothèque pour la stabilité du pays en cette période trouble et hautement incertaine.

 

D’où, il a été décidé de tout mettre en œuvre en vue d’obtenir, au démarrage des pourparlers du 1er  septembre, l’implication des plus grandes sensibilités de la classe congolaise dont le Rassemblement piloté par Tshisekedi.

 

En effet, au terme de quatre journées des travaux auxquels ont participé les représentants de la Majorité au pouvoir, ceux de l’Opposition et de la Société civile, autour du Groupe international de soutien au Facilitateur, le Dialogue national proprement dit, doit débuter le jeudi 1er septembre prochain.

L’objectif des uns et des autres, est d’obtenir un Dialogue inclusif.

Les ambassadeurs qui composent le Groupe de soutien à ce Dialogue mettent les bouchées doubles en vue d’obtenir l’adhésion de Rassemblement des forces acquises au changement. Au même moment, dans une correspondance datée du 27 août dernier, signée par Jean-Lucien Busa et contresignée par Florentin Mokonda Bonza, respectivement chef de délégation et chef de délégation adjoint de l’Opposition politique aux travaux du Comité préparatoire du Dialogue, adressée au Facilitateur Edem Kodjo, il est demandé à ce dernier de prendre en compte les revendications de l’Opposition concernant la libération des prisonniers politiques et d’opinion.

 

L’Opposition congolaise qui avait d’abord boudé ces pourparlers avant de les accepter sous conditions, notamment la libération des prisonniers politiques et d’opinion, devra également accepter une nouvelle proposition, celle devoir le Facilitateur désigné par l’UA pour le Dialogue politique en RDC, Edem Kodjo, désormais accompagné par trois co-modérateurs,

 

Cette co-modération comprendra un représentant par composante, à savoir la Majorité, l’Opposition et la Société civile.

Le forum qui devra débuter le 1er septembre et durera deux semaines doit viser l’organisation d’élections apaisées en République Démocratique du Congo.

 

Les 19 et 26 août, le gouvernement a annoncé la libération de plusieurs militants des mouvements pro-démocratie comme Lutte pour le changement (Lucha, basée à Goma dans la province du Nord-Kivu) et Filimbi (Coup de sifflet en swahili) mais d’autres restent en détention.

Leur libération est le signe palpable que rien n’est fermé, rien n’est perdu, tout est ouvert”, a estimé samedi M. Kodjo.

“Nous ne sommes pas venus ici pour nous préoccuper des problèmes particuliers des uns et des autres, mais nous sommes venus ici pour le sort du Congo”, a-t-il cependant ajouté.

 

Une frange de l’Opposition a participé aux travaux préparatoires au Dialogue, tandis qu’un autre groupe, réuni autour de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, a refusé d’y prendre part, récusant la légitimité de M. Kodjo.

 

L’Opposition politique a décidé de participer au Dialogue pour « permettre au peuple congolais qui aspire à la première alternance démocratique en RDC » d’être fixé sur la tenue de la présidentielle, a expliqué le député Jean-Lucien Busa, porte-parole de l’Opposition à ces pourparlers.

 

“Nous avons trouvé finalement un compromis”, s’est réjoui de son côté Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

La présidentielle censée se tenir cette année en RDC est aujourd’hui hautement improbable, et la tension monte à mesure qu’approche la fin du mandat du président Kabila fixé au 20 décembre.

La Constitution dispose que « le scrutin est convoqué 90 jours avant l’expiration du mandat du président », soit le 19 septembre.

Par LP