Nord-Kivu : les rebelles qui tuent à Beni mentiraient sur leur appartenance à l'État islamique (chef des opérations militaires Monusco)

Mercredi 12 juin 2019 - 14:49
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Les rebelles qui attaquent la région de Beni seraient à plusieurs reprises en train de mentir sur leur identité en se déclarant appartenir au groupe Etat islamique.

C'est-ce que pense le général Bernard Commin's, commandant des opérations militaires des forces de la MONUSCO (mission des nations unies pour la stabilisation du Congo).

Il l'a déclaré lors de la conférence de presse bihebdomadaire organisée ce mercredi 12 juin dans les installations de la MONUSCO à Kinshasa et à Goma (Nord-Kivu).

Celui-ci n'écarte tout de même pas une influence ou une sensibilité islamique sur ces attaques, mais selon lui le mode de communication avec laquelle ces rebelles revendiquent ces attaques, n'est pas semblable à celui de l'État islamique, car il y a risque de crédibilité qui sera  difficile à assumer pour ce mouvement.

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"Quand on écoute les déclarations qui sont faites... Personnellement je n'ai vu qu'une seule phrase qui commence par la proclamation du nom d'Allah, alors qu'un musulman quand il proclame quelque chose, il commence par bénir le nom d'Allah, ce qui n'a pas été le cas dans les déclarations qui ont été faites.",  déclare-t-il.

C'était avant de révéler que ces rebelles ont revendiqué à tord une dernière attaque à Ngeti car les FARDC ont vite donné une vrai version.

"Suite à l'attaque d'il y a une quinzaine de jours dans la région de Ngeti, ce groupe s'est empressé de revendiquer cette attaque en disant, nous avons tué 23 soldats, etc. Sauf que c'était totalement faux, puisque nos camarades militaires congolais ont apporté la preuve que les personnes tuées étaient dans le camp des ADF. Imaginez-vous, un groupe comme l'État islamique qui puisse prendre le risque de faire une telle publication alors qu'il sait pertinemment que dans la demi seconde qui suit, tous les réseaux sociaux seront capable de prouver le contraire.", a-t-il renchéri.

Bernard Commin's pense que les Nations unies n'ont toujours pas une claire identification que les rebelles qui tuent à Beni sont affiliés à l'État islamique ou à Daesh.

Pour rappel,  les autorités de Kinshasa soutiennent qu'il y a une connexion entre les Adf et les terroristes islamistes.

Glody Murhabazi depuis Goma