C'est un cri d'alarme que lancent les forces vives de la chefferie de Watatalinga sur la précarité que traversent les populations victimes des exactions armées ADF dans la majeure partie du territoire de Beni.
La vie des déplacés concentrés dans le village de Nobili, une localité de Sungu empire de plus en plus depuis leur déplacement de Bovata, BundinguyaMusu et Ntama en mars dernier.
Estimés à des milliers, ces ménages sont actuellement dépourvus de toute assistance humanitaire.
Par son président, la société civile de Watalinga redoute aujourd'hui qu'une épidémie en grande échelle due aux conditions sanitaires moins enviables décime ces déplacés.
Moaz Nyamayabo cite entre autre des maladies hydriques qui ravageraient ce camp des déplacés, si une action de sauvetage n'est envisagée.
"Aujourd'hui, ce sont de nombreuses maladies qui attaquent maintenant ces déplacés. Ce sont généralement des maladies d'origine hydrique. Ils n'ont pas d'eau, ils s'abreuvent de l'eau très sale ou celle qui coule. C'est devenu un problème sérieux, surtout qu'il y a aussi des enfants là-bas ", regrette-t-il.
Celui-ci indique par ailleurs que cette situation s'est détériorée depuis les récentes incursions ADF de mars, et qui ont poussé les déplacés à sursaturer le camp d'accueil.
Il demande aux autorités congolaises de s'impliquer sans calcul dans la restauration de la paix pour que les populations regagnent leurs villages respectifs et qu'ils vivent de leurs champs.
"Pour le moment, ces déplacés ne savent plus comment vivre. Ils sont autour de 16.000 ménages qui sont déplacés ici depuis mars. Ils ne se sentiront à l'aise que lorsqu'ils regagneront leur milieu d'origine. Notre appel est ainsi lancé aux autorités. Que la paix revienne", a plaidé Moaz.
La quasi-totalité des habitants du territoire de Beni, théâtre des attaques armées des rebelles ADF depuis 2014, a abandonné le lieu pour se mettre à l'abri de tout danger.
Isaac Kisatiro depuis Butembo