RDC : le tribunal de grande instance de la Gombe condamne 3 trafiquants d'animaux à 5 mois de prison ferme plus des amendes à verser 

Lundi 8 juillet 2019 - 14:24
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7sur7

Le tribunal de grande instance de la Gombe, à Kinshasa, a condamné trois trafiquants d'animaux à 5 mois d'emprisonnement ferme. 

Dans un communiqué parvenu à 7SUR7.CD ce lundi, l'ONG Conserv Congo fait savoir qu'outre la prison, Blanchard Bukaka, Kimojna Nganu et Giresse Kiala, devront également verser des dommages-intérêts à la hauteur de 5 mille dollars américains, 20 mille dollars américains à l'Institut Congolais de Conservation de la Nature et 3 mille dollars américains à payer comme frais de justice. 

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Il faut souligner que les juges du tribunal de grande instance de la Gombe a refusé d'accorder une libération sous caution à ces 3 trafiquants d'animaux, estimant que ces derniers peuvent prendre fuite, renseigne Conserv Congo, qui se dit satisfait de la décision de la Cour. 

"Nous sommes très heureux que la Cou se soit exprimée et que la justice ait été rendue. Nous espérons seulement que ce sera une révélation pour tous les acteurs actifs dans l'application de la loi ainsi que le système judiciaire en ce qui concerne l'application des lois sur la conservation de la nature", a déclaré Adams Cassinga, directeur fondateur de Conserv Congo.

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Chaque loi, poursuit-il, "devrait être appliquée et les coupables devraient faire face aux conséquences de leurs actes irresponsables". 

À noter que les 3 trafiquants d'animaux avaient été arrêtés au mois de janvier dernier, grâce à l'enquête et la participation de Conserv Congo, une ONG locale spécialisée dans la lutte contre le trafic d'espèces sauvages, notamment les Bonobos (singes) et pour l'application des lois sur la conservation de la nature. 

Au moment de leur arrestation, ils voulaient vendre un bébé Bonobo à un agent d'infiltration, et avaient en possession deux têtes de Bonobos coupées et de onze maintes des mêmes espèces à des fins commerciales. 

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Selon Conserv Congo, la condamnation de ces trafiquants est la première affaire pénale, impliquant un animal sauvage, à être jugée et condamnée en RDC depuis la période coloniale.

Au Congo-Kinshasa, les Bonobos font partie de la famille des grands singes et sont endémiques, indique cette ONG, qui précise qu'ils sont estimés à entre 29.500 et 50.000 vivant encore à l'état sauvage dans le pays.

L'espèce est inscrite sur la liste rouge de l'UICN comme étant en voie de disparition et est menacée par la destruction de l'habitat, la croissance de la population humaine et les mouvements, et aussi le braconnage commercial.

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Pour garantir la survie de cette espèce, Conserv Congo promet de remonter, dit-il, la chaine pour démanteler tous les liens des réseaux des trafiquants. Avec le soutien de ses partenaires, il compte mener une campagne pédagogique sur la protection de la nature et les instruments juridiques internationaux rectifiés par la RDC, qui protègent les espèces de faune et de flore, à l'intention des communautés locales et des autorités du pays.

P. M.