Des syndicalistes de l'Organisation pour l'équipement de Banana - Kinshasa (OEBK) exigent que le ministre des transports et voies de communication rapporte son arrêté du 16 octobre 2019, qui a doublé les membres du comité directeur de 6 à 11 membres.
Selon la délégation syndicale qui a contacté lundi 7SUR7.CD, la décision de Didier Mazenga Mukanzu est inappropriée car ''la trésorerie de l'OEBK accuse des difficultés énormes''.
Pour souligner la fragilité financière de l'OEBK, ces syndicalistes révèlent dans une correspondance adressée au ministre que leur «société» '' ne vit que des crédits et des découverts bancaires''. Cette situation, soutiennent les travailleurs, est consécutive au fait que l'OEBK n'arrive pas à couvrir ses charges avec les recettes du péage du Pont Maréchal dans le Kongo Central.
Pour la délégation syndicale, l'OEBK avec 311 travailleurs ne peut pas se permettre le luxe d'avoir une direction de 11 membres.
Elle rappelle que sous l'ancien ministre des transports José Makila le comité directeur ne comptait que 6 membres.
Les travailleurs font observer aussi que dans des entreprises publiques, plus grandes et plus complexes, on a pas autant des membres dans un comité directeur: le nombre des membres ne dépasse guère 5.
"Comment, alors que l'OEBK est en difficulté financière, le ministre Mazenga peut se permettre de doubler les effectifs du comité directeur? ", s'interroge un syndicaliste remonté.
Ils ont listé 7 indicateurs, que voici, pour montrer que l'OEBK est en difficulté financière :
1. Recours aux découverts bancaires pour la paie des salaires du personnel qui ont mis à mal l'OEBK au point que sa trésorerie souffre d'un déficit indescriptible;
2. Le fonctionnement des services au ralenti faute des moyens financiers;
3. Le chômage déguisé des agents suite au manque d'outils de travail;
4. Les cotisations sociales impayées depuis près de deux ans;
5. Les indemnités de plus d'une vingtaine des retraités impayées;
6. La mission principale de l'OEBK qui est l'entretien et la maintenance du Pont Maréchal et ses routes d'accès est renvoyée à l'arrière-plan;
7. L'OEBK est endetté vis-à-vis des tiers et des agents.
Ces syndicalistes proposent, outre la dissolution pure et simple du comité directeur, qualifié de budgetivore, ce qui suit :
1. La nomination d'un nouveau comité de deux membres composé d'un directeur général et d'un directeur général adjoint qui doit être un ''Fils maison'';
2. Le contrôle régulier de la gestion de l'OEBK en ce qui concerne la clé de répartition des recettes générées par le péage.
Pour les syndicalistes, c'est le seul moyen pour que l'OEBK reprenne son essor.
À titre de rappel, l'OEBK a été créé en 1972 pour diriger, coordonner et surveiller au nom et pour le compte de l'Etat l'exécution des études et travaux relatifs à la construction et à l'aménagement du port et à la zone portuaire de Banana-Moanda ainsi que des liaisons ferroviaire et fluviale entre Moanda et Kinshasa. L'OEBK est aussi le maître d'ouvrage pour l'ensemble des ces études et travaux.
De tous les projets prévus, seule la construction du pont Maréchal a été réalisée avec l'aide de la coopération japonaise.
Alphonse Muderhwa