Le bureau de consultation du barreau du Kasaï Central sur la situation des victimes des violences sexuelles au camp de l'église Christ Roi Mulombodi, a dans son rapport rendu public lundi 09 décembre 2019, invité le gouvernement congolais à mettre en place un mécanisme inclusif de justice transactionnelle.
Le bureau de consultation recommande "au gouvernement congolais de :
-Traduire en acte concret sa volonté de lutter contre l'impunité des crimes graves par l'amélioration des conditions de travail des magistrats en termes de dotation des ressources matérielles financières logistiques et techniques;
-Mettre en place un mécanisme inclusif de justice transactionnelle;
-Libérer la ligne de crédit qui figure au budget de l'État au titre d'aide légale en vue de la prise en charge des indemnités des avocats".
Par rapport à la situation actuelle des victimes, le bureau note que plusieurs victimes sont abandonnées par leurs maris à cause de certaines pratiques coutumières qui considèrent comme sacrilège, la cohabitation d'un homme avec sa femme qui a obtenu une jouissance sexuelle avec un autre homme.
Au plan médical, le bureau souligne que certaines victimes ont été examinées, tandis que d'autres qui ont été testées séropositives n'ont jamais été soumised à des soins appropriés.
Le bureau de consultation rappelle qu'en date du 22 septembre 2016, un groupe de miliciens Kamuina Nsapu avait attaqué l'aéroport de Kananga. Le lendemain dans la matinée, l'aéroport a été de nouveau attaqué et les affrontements entre les miliciens et les forces de défense et de sécurité ont eu lieu obligeant les miliciens à replier au camp de l'église Christ Roi Mulombodi. En répression à cette attaque, les militaires de forces armées congolaises venus au camp de formation des officiers se sont introduits de force dans le camp lors d'une opération maison à maison visant la traque des miliciens. Ils ont arrêté arbitrairement les hommes de tous les âges, pendant que les corps de leurs femmes et enfants étaient transformés en espace d'exercice de représailles sauvages par des viols collectifs.
Alain Saveur Makoba, à Kananga