Dans une correspondance de juillet 2019 adressée au président de la République, dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD mercredi 8 janvier dernier, le Mouvement des Jeunes de Muanda, a exposé les dommages collatéraux que peut engendrer la construction du pont Kinshasa-Brazzaville avant la mise en œuvre du projet de construction du port en eaux profondes de Banana.
Il s'agit, d'après cette structure qui regorge en son sein des jeunes du Kongo Kongo Central, de :
1. La réduction des recettes douanières avec incidence sur le budget national ;
2. Désintéressement de la mise en œuvre de la construction du port en eaux profondes de Banana ;
3. Ralentissement des activités portuaires à Boma et Matadi qui déjà font face à d'énormes difficultés de fonctionnement à cause de leur vétusté, qui, par ricochet précipitera la faillite de la SCTP [Société Commerciale des Transports et Ports, Ndlr] ;
4. Et l'amenuisement des chifres d'affaires et recettes des différents intervenants au niveau des ports notamment les entreprises de transport et ;
5. Le chômage pour les autres acteurs, dont les déclarants en douane.
Selon le Mouvement des Jeunes de Muanda, tous les éléments évoqués sont prévisibles et risquent malheureusement de survenir si le chef de l'Etat n'intervenait pas.
"Nous tenons à vous informer que la frustration et l'inquiétude sont palpables au milieu de la population à cause de l'insécurité liée à l'exécution de ce fameux projet. Un geste fort de votre part permettrait de calmer la situation et redonner confiance à l'ensemble de la communauté nationale aux institutions", lit-on dans cette correspondance.
À en croire ces jeunes Né Kongo, "la construction du port en eaux profondes de Banana constituera un contrepoids au port de Pointe noire de Congo-Brazzaville, qui n'attend que l'exécution du projet route-rail pour déverser les marchandises à Kinshasa".
Pour rappel, au mois de mai 2019, la Banque Africaine de Développement (BAD) avait annoncé le début des travaux de construction du pont Kinshasa-Brazzaville en août 2020, financés à hauteur de 550 millions de dollars américains. Cette annonce a suscité des réactions au sein de l'opinion nationale.
Les ressortissants, par exemple, du Kongo Central ne jurent que par la mise en œuvre du port en eaux profondes de Banana avant la construction du pont route-rail entre les deux capitales les plus proches du monde. Ils estiment que la construction du pont route-rail va défavoriser les activités portuaires à Boma et Matadi.
Lors de son séjour à Paris, capitale de la France, le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, avait rassuré aux congolais quant à l'exécution du projet port en eaux profondes de Banana avant la réalisation du pont Kinshasa-Brazzaville. Il avait annoncé le début imminent des travaux dans le Kongo Central.
Prince Mayiro