Rappel ambassadeurs - question écrite de F. Muyumba : "la réponse de la ministre d'État aux affaires étrangères traduit une incompétence notoire" s'indigne une source diplomatique

Jeudi 23 janvier 2020 - 16:35
Image
7sur7

A en croire une source proche du Sénat et qui a requis l'anonymat, la ministre d'État, ministre des affaires étrangères a répondu récemment à la question écrite lui a adressée par la sénatrice Francine Muyumba relative au rappel définitif des ambassadeurs de la RDC en poste à Genève et New-York aux Nations Unies.

A en croire cette source proche de la chambre haute du parlement qui a eu accès à la correspondance de la patronne de la diplomatie congolaise, celle-ci aurait répondu en des termes traduisant "une incompétence notoire" et il en veut pour preuve : 

1. La ministre d'État, ministre des affaires étrangères soutien dans sa réponse que le Président de la République ne peut collaborarer avec le gouvernement qu'en période de cohabitation, ce qui fait dire à un autre haut fonctionnaire de la diplomatie que pour la ministre d'État donc, pendant la coalition la constitution qui prévoit ce type de collaboration n'a pas lieu d'être et peut être ainsi violée, s'interroge-t-il.

2. Dans sa réponse, Marie Ntumba Nzenza aurait aussi affirmé que le rappel définitif des ambassadeurs a été fait à titre conservatoire oubliant du coup qu'un rappel définitif ne peut en aucun cas être considéré comme une mesure conservatoire car un rappel définitif signifie mettre fin à l'exercice des fonctions de ses ambassadeurs. Aussi à ce sujet, rappel un sénateur, au regard de l'article 81 de la constitution, seul le Président de la République est habilité de mette fin aux fonctions d'un ambassadeur.

3. La ministre d'État aux affaires étrangères dans sa réplique à la présidente de la commission relation extérieure du sénat aurait  renchéri en disant qu'il "faut éviter de faire du président de la République un simple exécutant des volontés du parlement", des affirmations considérées par la plupart des sages comme une remise en cause du pouvoir du législateur congolais qui concerne le contrôle du gouvernement reconnu pour autant par la constitution en son article 100 alinéa 2. 

Au regard de cette réponse de la ministre d''État, ministre des affaires étrangères, certaines voies au sein de la coalition FCC-CACH se lèvent pour dénoncer son incompétence d'autres vont même à suggérer sa démission dans un plus bref délais.

Reste à savoir ce que compte faire l'auteur de la question écrite à ce membre du gouvernement Ilunga Ilunkamba qui visiblement n'a pas satisfait aux désidératas lui soumis.

Francine Muyumba va-t-elle poursuivre avec sa quête de faire respecter la constitution de la République dans ce domaine en convoquant cette fois-ci la Ministre d'État aux affaires étrangères pour une question orale avec débat dès la prochaine session ordinaire au sénat?.

Pour rappel, le 15 décembre dernier, lors de la clôture de la session ordinaire de septembre au Sénat, la sénatrice Francine Muyumba avait posé une question écrite à la ministre d'État, ministre des affaires étrangères sur les motivations du rappel définitif à Kinshasa des deux ambassadeurs de la RDC a Genève et aux Nations Unies alors que selon la constitution celle-ci n'en a pas qualité.

A noter que dans la foulée de cette affaire, le secrétaire général aux affaires étrangères qui était contre la démarche de Marie Ntumba Nzenza a eu à déposer sa démission, laquelle aux dernières nouvelles n'a pas été acceptée par le président de la République.

Alphonse Muderwa