Tribune : « La date anniversaire  de la souveraineté de la RDC,  c'est chaque 26 février et non le 30 juin » (Me Caleb Banza)

Mercredi 4 mars 2020 - 17:38
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« Le Congo a été créé le 26 février 1885, en tant qu'État Indépendant. A cet égard, c’est en cette date que devrait être célébrée la fête de sa souveraineté», pense Maître Caleb Banza Mwembo haut cadre du parti politique APRECO (Alliance des patriotes pour la refonte de l'Etat du Congo).  
Il fustige le fait que le pays a adopté en lieu et place  le 30 juin 1960 qui sanctionne plutôt  l'autonomie politique des congolais.

Dans sa réflexion, Caleb Banza estime que la RDC  n’a pas exploité le passé pour bâtir son avenir à l’exemple du Japon ou de l’Allemagne qui détiennent des archives sur lesquels ils fondent leur existence. « Les nationalistes  n’ont pas apporté des solutions depuis bientôt 60 ans. Nous venons ici tirer la sonnette d'alarme pour que cette ignorance s'arrête!»

« Le Congo Puissant et Fort dont toute la population nationale rêve, n'est pas  celui qui s'appuie sur: la déclaration de l'indépendance politique  de 1960, mais plutôt celui qui est politiquement administré par la Nation Congolaise sur base  de l'acte créateur de notre état,  l'acte général de Berlin du 26 février 1885» a-t-il soutenu.

Pour Maître Caleb Banza, « Le Congo n’est pas totalement la terre des seuls Congolais. Le pays appartient également à la Communautés des Puissances». 
D’après lui « les  groupes armés et rébellions récurrents, sont les réponses de la Communauté des Puissances du monde face aux tentatives d’une classe politique nationaliste insouciante de ses obligations». 

Selon cet analyste politique, «  en récusant l’empire de l’Acte Général de Berlin par rapport aux droits et obligations croisés qu’il a créé  dans la Région de l’Afrique Centrale et ce, consécutivement à la Déclaration de l’Indépendance Politique Nationale du 30 juin 1960, la RDC a ouvert la porte à la balkanisation de l’Etat du pays ». 
Et d’ajouter « La Balkanisation ou la liquidation étaient prévues au cas où,  l'État Stratégique ne répondait pas aux attentes des motifs de sa création. L'État du Congo a été créé pour être  le leader de d'Afrique,  il a été créé avec une vocation humanitaire.»

Face au contexte actuel de balkanisation de la RDC, Caleb Banza souligne qu’elle est possible d'autant plus que l'unité nationale  pose problème dans un pays où le niveau de vie du citoyen est précaire. «  Nous n'avons fait que subir des guerres, parce que nous avons montré notre incapacité à répondre aux besoins  de l'homme congolais et celui de l’étranger» regrette-t-il. 

« Les véritables repères pour la garantie des investissements dans notre pays se trouvent dans l'esprit de loi de l'Acte Général de Berlin du 26 février 1885. Aujourd’hui 135 ans sont passés sans que les nationalistes congolais ne s'en rendent compte. Ça fait bientôt 60 ans que nous fêtons notre malheur depuis le 30 juin 1960.» note l’analyste politique.

Parlant de nationalisme politique, il fait remarquer qu’il est  de façade. « Quoique vantant la politique d'appropriation du Congo, le nationalisme  n'a pas réussi à éradiquer l'influence des puissances étrangères, en l'occurrence les sociétés multinationales, lesquelles n'ont fait que financer les stratégies favorables à l'antithèse de la paix, la sécurité et le développement.» a-t-il argué.  

Et pour justifier l’échec de la classe politique depuis la déclaration de l'indépendance en 1960,  Maître Caleb Banza situe le nœud du problème dans l’extravagance de toutes les réformes par l’ignorance de la véritable nature juridique, géostratégique et géopolitique de la RDC.

Devant l’évidence, Caleb Banza Mwembo propose comme solution, la consécration d'un “nouveau partenariat” entre la Nation Congolaise et les étrangers (les investisseurs). « _C'est absolument dans cette seule hypothèse que la Sécurité des frontières, la Paix sociale et le Développement rapide, systématique, harmonieux et intégral seront assurés pour l'actuelle République Démocratique du Congo. Et cette nouvelle coopération doit s'appuyer sur les bases juridiques solides qui ont présidé à la réunion de tous les éléments constitutifs de l'État du Congo, en l'occurrence l'Acte Général de la Conférence de Berlin qui est le véritable acte de naissance du Congo! » a-t-il conclu.

CP/Junior Ngandu