Nord-Kivu/Conflit minier : La COOPERAMMA appelle le gouvernement à retirer les titres de la SMB accusée de maintenir la rébellion à Masisi

Lundi 20 avril 2020 - 15:37
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Depuis l’expiration du protocole d’accord liant la Coopérative des Exploitants Artisanaux Miniers de Masisi (COOPERAMMA), à la Société Minière de Bisunzu (SMB), en septembre 2019 dernier sur l’exploitation et l’exportation des minerais dans le Masisi au Nord-Kivu, les violons ne s’accordent pas entre les deux sociétés. 

La COOPERAMMA accuse la SMB, de vouloir maintenir la rébellion dans le Masisi, suite à des pratiques « inhumaines et dégradantes », à l’égard des creuseurs.

Dans une conférence de presse animée dimanche 19 avril à Goma, les responsables de la COOPERAMMA, ont rejeté en bloc toutes les accusations de fraude minière portées contre leur société par la SMB. Ils appellent le gouvernement à retirer les titres obtenus « frauduleusement » par la SMB, car cette dernière ne respecte pas les droits de l’homme dans la mine.

« La SMB continue d’œuvrer chez nous alors qu’elle a obtenu ses documents frauduleusement. La SMB s’est installée à Masisi parce que plusieurs de ses hauts cadres étaient des leaders dans des rébellions dont la RCD. Aujourd’hui, la société veut récupérer les carrières par force, les champs par force et ils ne payent plus les gens qui les fournissent les minerais. Ils ne font que piller et maintenir la rébellion à Masisi », a déclaré le député national Justin Ndayishimiye, élu de Masisi et membre fondateur de la COOPERAMMA.

Cette entreprise ajoute que ce n’est pas à la SMB de dire qu’elle a déjoué une tentative de détournement des minerais car il y a des institutions habilitées pour qualifier un trafic de tentative de fraude minière. Elle révèle que les éléments de la Police commis à la garde de la SMB ont déjà tué de sang-froid de dizaines de creuseurs et appelle la justice à se saisir du dossier.

Pour rappel, le 17 avril dernier la SMB a rapporté avoir déjoué une tentative de détournement de 83 kilos de coltan non étiqueté. La SMB a accusé le député Justin Ndayishimiyé de vouloir se servir de ses immunités parlementaires pour entretenir la fraude minière.

Glody Murhabazi, à Goma