Tribune : la vérité sur Vital Kamerhe

Mercredi 29 avril 2020 - 13:25
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« Du pain et des jeux » réclamait la plèbe romaine à l’empereur César qui prenait un malin plaisir à assouvir la soif de son peuple en organisant des combats homériques ! « Caesar, morituri te salutant » déclaraient les combattants avant d’entrer en scène, conscients qu’ils n’en sortiraient peut-être pas vivants !
Le Congo d’aujourd’hui vit la même situation avec le peuple qui n’en peut plus de souffrir et cherche les responsables de ses malheurs. Les Romains voulaient du sang, les Congolais veulent voir des têtes tomber pour soulager un tant soit peu leur ire. Ils ont besoin de coupables pour raviver à nouveau l’espoir d’un vrai changement et d’un avenir meilleur ! 

L'Alternance tant attendue qui devait résoudre tous leurs problèmes et propulser la RDC dans une nouvelle ère de prospérité est carrément enlisée, l’espoir suscité par le programme d’urgence du Chef de l’Etat s’est transformé en un désenchantement outré et le peuple veut savoir et comprendre pourquoi cette embellie qui pointait à l’horizon a fait place à une désillusion !
Pour le calmer, il faut lui trouver des pendables ! Comme Salomé qui avait demandé la tête de Jean-Baptiste, il veut voir des têtes couper ! Et pourquoi pas celle de Vital Kamerhe, le tout puissant Directeur de Cabinet de Felix-Antoine Tshisekedi ? Quel joli coup que de se payer la tête de celui que d’aucuns considèrent, à tort ou à raison, comme le faiseur des Présidents ! Harcelé de toutes parts, il est le pigeon rêvé pour assouvir l’appétit vorace d’un peuple qui n’en peut plus d’attendre, et permettre à ses ennemis de faire coup double en se débarrassant d’un concurrent gênant ! 

L’homme est encombrant pour pas mal de gens aussi bien dans son camp politique, le Cap pour le Changement, CACH où il est lié à son partenaire UDPS par un Accord d’Alternance au sommet de l’Etat, auprès de ses frères ennemis du Front Commun pour le Congo, FCC et leur chef Joseph Kabila qui n’ont jamais caché leur méfiance, voire leur haine envers l’ancien speaker de l’Assemblée Nationale, et même dans l’Opposition qui lui en veut pour le rôle joué dans la victoire de Félix-Antoine Tshisekedi et sa dimension de présidentiable !
N’ayant ni Merles ni Grives à se mettre sous la dent, ces pêcheurs en eaux troubles se sont appliqués à charger le Dircab pour en faire le bouc-émissaire parfait, et préparer sa mise à mort !

Le Président de l’UNC qui comprenait bien la délicatesse de sa situation n’a pas réussi, malgré sa capacité exceptionnelle de rebondir, à s’extirper de cet étau qui le maintenait constamment en apnée. De tous côtés, les coups sont décochés sans ménagement pour abattre cet homme qui fait de l’ombre ! La battue est lancée et ses moindres faits et gestes et ceux de ses proches sont décortiqués et amplifiés à l’extrême. Vérités, mensonges et fausses rumeurs s’emmêlent et dressent de Vital Kamerhe un tableau des plus noirs ! La pandémie du Covid 19 et les mesures de confinement offrent à ses ennemis l’occasion de porter traitreusement l’estocade. L’heure était venue d’offrir à ce peuple remonté le bouc-émissaire de luxe qu’il réclamait !
Au mépris du principe basique de droit qui privilégie la présomption d’innocence, Vital Kamerhe sera arrêté, humilié et coffré selon un scénario visiblement ficelé de longue date.  Pour ses détracteurs, « missa ita est », la messe était dite !
L’homme à terre, ses ennemis peuvent exulter, et le peuple jouir de l’illusion d’entrer dans un Etat de droit. C’est la fête sur les réseaux sociaux et dans les médias qui clouent au pilori ce condamné avant le procès ! Sa vie familiale est étalée à la Une des journaux, et des photos et vidéos font les manchettes des tabloïds, des journaux en ligne et des directs sur les réseaux sociaux !
La peau de l’Ours est vendue, mais l’Ours n’est pas encore scalpé ! Certes, il se retrouve dans des beaux draps, mais l’homme n’en est pas à sa première épreuve. Donné plus d’une fois pour fini, Vital Kamerhe, tel un phénix, a toujours su renaître de ses cendres pour s’imposer avec encore plus de force !

Ceux qui croient l’avoir abattu se trompent, car du fond de sa cellule au Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa, CPRK, il mijote son retour. Après les premiers jours qui lui avaient mis le moral dans les chaussettes, l’animal s’est ressaisi et prépare sa contre-offensive !
Zen, il a instruit ses partisans de s’abstenir de tout dérapage susceptible de nuire à la coalition CACH, et de faire confiance en la justice. Il faut un mental hors du commun pour observer pareille attitude positive face à une justice qui a fait fi de la moindre courtoisie, et s’est plutôt discrédité par une gestion partisane de son cas !
En fin stratège, VK affûte ses armes et sonne le ralliement de ses troupes en vue des prochaines batailles judiciaires et politiques qui s’annoncent des plus épiques !
Malgré l’agitation qui entoure son arrestation, le refus de lui accorder la liberté provisoire et les extravagantes rumeurs sur ses frasques et ses prétendus détournements, la vérité est une : Vital Kamerhe est présumé innocent !

Contrairement aux allégations qui sont véhiculées à outrance dans l’intention manifeste de lui nuire, l’instruction de cette affaire révèle les faits suivants : sur le dossier Samibo, Vital Kamerhe n’a pas signé un contrat de gré à gré avec cette société ; concernant la commande de médicaments à Trade plus, c’est le Ministère de la Santé qui a conclu un contrat légal avec cette entreprise ; Vital Kamerhe n’étant pas gestionnaire ou comptable des fonds au sens de l’article 145 du Code pénal, il ne peut être poursuivi pour détournement des deniers publics ; les poursuites ont été faites en violation de l’article 10 du CPP qui oblige l’Officier du Ministère public à requérir la validation préalable de son autorité hiérarchique ; le refus de lui accorder la liberté provisoire se fonde sur une motivation superficielle  qui s’appuie sur sa qualité de tête de liste des superviseurs en charge du programme des 100 jours ; l’ingérence du Ministre de la Justice est établie dans le refus d’octroi de la liberté provisoire des détenus du dossier 100 jours ; le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat n’avait pas la responsabilité de décider de l’affectation des fonds payés directement dans les comptes des exécutants des travaux de 100 jours ; la fuite de Vital Kamerhe n’est pas à craindre et il s’est engagé à collaborer étroitement avec la justice pour que toute la lumière soit faite. 

Il est étonnant de constater que l’accusation qui semblait détenir un dossier accablant et prêt pour une fixation est visiblement encore en quête de preuves !
Ces différents éléments factuels démontrent à suffisance que le placement de Vital Kamerhe en détention provisoire procède d’une gestion passionnée du dossier. A l’évidence la rationalité qui devait être la norme a cédé la place à la précipitation ; tandis que les suppositions ont écarté l’objectivité !  
Allusions diffamatoires, faux documents, attaques de front, les Kamerhephobes ont sorti la grosse artillerie. Leurs cabinets noirs travaillent sans relâche, de jour comme de nuit, pour l’abattre, mais toutes leurs stratégies sont inopérantes ! Quoi qu’ils fassent, l’homme est toujours debout. Comme le roseau, il plie, mais ne rompt pas ! Avec le temps, toute la bave déversée sur lui dégoulinera sur sa carapace sans le tremper, et la vérité dans toute sa splendeur s’imposera.
« Rira bien qui rira le dernier », dit-on, les adversaires de VK oublient que « la Roche Carpéenne est proche du Capitole » ! 

PS : l'auteur de la tribune Amisi Herady, n'est pas à confondre avec le professeur

Amisi Herady

 

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