RDC : La suite à donner à l’affaire Kabund divise l’UDPS, une frange de cadres dit non au boycott du poste laissé vacant à l’assemblée nationale 

Vendredi 29 mai 2020 - 00:16
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7SUR7.CD

Le parti présidentiel était déjà divisée à cause de sa direction intermédiaire (président a.i). L’UDPS l’est davantage avec la déchéance lundi de Jean Marc Kabund au poste de premier vice-président de l’assemblée nationale. Les cadres de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) sont divisés quant à la suite à donner à l'affaire Jean-Marc Kabund-A-Kabund.

D'un côté, le secrétariat général soutenu par la présidence actuelle du parti au pouvoir a décidé jeudi de la non-désignation d'un remplaçant à Kabund au bureau de la chambre basse du parlement. Il autorise l’ex numéro 2 de l’assemblée nationale à saisir par ailleurs les instances judiciaires compétentes pour rentrer dans ses droits. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a aussi mis en garde les élus nationaux du parti contre la violation de cette résolution. 
Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il soit désavoué. Ce qui fait dire à nombre d’observateurs que la gestion des ambitions en rapport avec le poste laisser libre au bureau, va amplifier la crise à l’UDPS.

En effet, d'autres cadres du parti présidentiel désapprouvent la démarche de Kabuya. Ils disent, en effet, non au boycott du poste vacant. 
C'est le cas entre autre, du professeur André Mbata qui a pris publiquement position contre la décision du secrétaire général de l’UDPS.

Selon l’avis de cet élu de l'UDPS parvenu jeudi à 7SUR7.CD, les statuts et le règlement intérieur du parti n'autorisent pas un président a.i ou un S.G nommé en violation des textes, de donner des injonctions ou de décider à la place des députés nationaux. Mbata rappelle à Kabuya que le mandat du député est non impératif.

Il affirme que le poste est réservé à l'UDPS et "pas un individu qui se prendrait pour un quelconque homme providentiel". 

Par ailleurs,  il dit déplorer la destitution "honteuse" de J-M Kabund. Par contre, fait-il savoir, les élus nationaux de l'UDPS présenteront un de leurs pour occuper ce poste au sein de l'Assemblée nationale. 

"Notre parti est une pépinière des cadres compétents et de très haut niveau intellectuel soucieux de servir (Le peuple d'abord) au lieu de se servir ou de se cramponner aux postes. Nous déplorons la destitution honteuse de notre collègue qui a le droit et que nous encourageons de saisir la juridiction compétente. Cependant, en harmonie avec notre président de la République, son excellence Felix Tshisekedi, les députés nationaux de l'UDPS présenteront l'un des leurs pour occuper le poste vacant de 1er vice-président de la l'Assemblée nationale", déclare le prof Mbata. 

Il appelle aussi les députés nationaux de l'UDPS à ne pas obéir à la décision du secrétariat général du parti. 

"Les députés nationaux de l'UDPS restent fidèles au parti et au président de la République mais ils ne peuvent en aucun cas obtempérer aux putschistes, notamment après la reconnaissance de la Convention Démocratique du Parti (CDP) et la confirmation par le ministère de l'intérieur de sa position selon laquelle, en attendant le Congrès, seul le Directoire est en droit de diriger et d'engager l'UDPS conformément à l'article 26 de ses statuts", lance-t-il. 

Le président de la République en pleine tourmente politique avec ses alliés du FCC et même avec ses partenaires de l’UNC, n’arrivent pas à pacifier son parti déchiré, malgré les réunions et les exhortations.

Sans machine politique optimale, l’action de Félix Tshisekedi à la tête de l’Etat n’aura pas de puissants relais dans l’opinion, d’après un analyste. Le retour à la sérénité dans le parti présidentiel n’est pas pour demain. 

Jean-Marc Kabund a été destitué de son poste de 1er vice-président de l'Assemblée nationale le lundi dernier, à la suite d'une pétition initiée par Jean-Jacques Mamba. Après sa déchéance, le bureau de la chambre basse du Parlement a demandé à l'UDPS de présenter un autre député national pour occuper ce poste.

Zabulon Kafubu