Les rebelles d'Allied Democratic Forces (ADF) semblent se repositionner à nouveau dans les forêts du territoire de Beni (Nord-Kivu). Depuis quelques semaines, ces derniers ont essentiellement intensifié leur présence dans 3 différents sites, d'où ils planifieraient leurs représailles contre les civils dans les contrées environnantes.
L'alerte vient de l'organisation Centre d'Etude pour la Promotion de la paix, la Démocratie et les droits de l'Homme (CEPADHO).
À travers son bulletin d'information de ce lundi 15 juin 2020 qui revient sur les récentes attaques de Mukondi, l'ONG-DH parle d'un campement en constitution à Mukedi, d'un autre dans la vallée de Batonga et d'un troisième dans celle de Tshangi.
« A titre illustratif, le nouveau camp ADF sur la colline Mukedi (à environ 3 km de Mukondi, Ndlr), où ces djihadistes se livrent maintenant à la récolte des vivres des paysans, le nouveau camp ADF dans la vallée de la rivière Batonga, chutant sur la rivière Bangi, avec ouverture sur le carré minier de Yedi, le nouveau camp ADF dans la vallée de la rivière Tshangi débouchant également sur la rivière Bango (par où furent sortis la trentaine d'otages en avril) », lit-on dans ce bulletin.
Revenant sur l'incursion de Mukondi qui a fait 6 morts et de nombreuses maisons incendiées ou pillées, le CEPADHO regrette qu'en dépit des alertes, les services de sécurité n'aient pas agi pour prévenir. Il préconise l'offensive à l'armée congolaise pour détruire l'ADF.
« Pourquoi avoir attendu que ce soit les ADF qui fassent le premier pas? Pourquoi ne peut-on pas apprendre à l'école de l'ennemi? Malheureusement, à chaque fois on agit en défensive même là où il paraît que nous avons l'avantage sur l'ennemi », regrette l'organisation non gouvernementale.
Jusqu'à ce lundi 15 juin, le monitoring de cette ONG-DH note au moins 668 civils qui ont été abattus par l'ADF depuis le 30 octobre 2019 qui coïncide avec le lancement des opérations dites de grande envergure par les FARDC dans l'Est du pays.
Isaac Kisatiro, à Butembo