Dans son homélie ce mardi 30 juin, à l'occasion du 60è anniversaire de l'indépendance de la RDC, le cardinal Fridolin Ambongo déclare que la coalition FCC-CACH n'a pas plus sa raison et devrait disparaître.
L'archevêque métropolitain de Kinshasa affirme qu'au pouvoir au Congo-Kinshasa, il n'y a qu'une coalition de nom.
Selon lui, les coalisés ne se font plus confiance et ont développé une rivalité qui risque d'entraîner le pays dans un chaos définitif. D'où, son appel à Joseph Kabila et Félix Tshisekedi de faire éclater cette coalition.
"Il n’y a de coalition au pouvoir que de nom. De part et d’autre, c’est le désamour, le cœur n’est plus à l’ouvrage. Au lieu de travailler ensemble autour d’un programme commun de gouvernement, les coalisés ne se font plus confiance. Ils ont développé un rapport dangereux de rivalité qui risque d’entrainer tout le pays dans le chaos définitif. Pendant ce temps, l’action gouvernementale est complètement paralysée et le service légitime à rendre à la population est sacrifiée. Le peuple est abandonné. En définitive, la coalition au pouvoir a perdu sa raison d’être. Elle devrait normalement disparaître. C’est de la responsabilité de ceux qui se sont coalisés, le président et le président sortant, de faire éclater cette coalition qui conditionne le développement de notre pays", dit le cardinal Ambongo.
Il ajoute qu'"aussi longtemps que cette coalition sera là, il n’y a rien à espérer de nos gouvernants". "C’est inacceptable", lâche l'ancien évêque de Mbandaka-Bikoro, dans le Grand Équateur.
Par ailleurs, il rappelle que cette coalition a été mise en place contre la volonté du peuple.
"Cette coalition sait très
bien comment elle avait foulé au pied la volonté du peuple pour en arriver là. La coalition sait. Maintenant, ses membres le disent. Malgré tout, le peuple avait fini par se résigner et accepter le fait accompli. Un peu comme dans le récit de Jacob qui avait volé la bénédiction destinée à son frère aîné Esaü (cf. Gn 27), le peuple espérait que du mal originel
pouvait sortir un bien. Malheureusement, le constat est là", indique-t-il.
Ces derniers temps, une crise est observée au sein de la coalition FCC-CACH. Cette situation est engendrée par les propositions de lois Minaku-Sakata que le camp du président de la République juge "inopportunes et inconstitutionnelles".
L'arrestation samedi du ministre de la justice Célestin Tunda ya Kasende, membre du FCC, a ravivé cette crise. La plateforme chère à Joseph Kabila a dénoncé l"instrumentalisation" de la justice et l'"instauration d'une dictature" en RDC.
Prince Mayiro