Le mouvement politico-militaire Nduma Defence of Congo Rénové (NDC-R), milice très active au Nord-Kivu, connait un nouveau feuilleton de crise de leadership.
Cité pourtant depuis de nombreux mois dans l'instabilité des territoires de Rutshuru, Walikale, Lubero, etc. pour de nombreuses violations des droits humains, le groupe rebelle vient de désavouer son propre chef qu'il accuse d'avoir "dévier ses idéaux".
Dans un communiqué qu'il a rendu public ce mercredi 8 juillet 2020, le NDC/Rénové annonce la destitution de monsieur Shimiray Mwisa Guidon du poste de commandement de ce mouvement et désigne Bwira Gilbert à sa succession.
Il reproche notamment au premier "un comportement de déviation à l'endroit des idéaux du mouvement, lesquels idéaux donnent un sens à leur lutte contre les FDLR", mais aussi "des violations graves du droit international humanitaire et droits humains, lesquelles violations lui ont coûté des sanctions du conseil de sécurité" depuis 2018.
Cependant, la décision a aussitôt créé une dissension interne au sein de la rébellion.
Des détonations d'armes ont d'ailleurs été entendues à Pinga, en territoire de Walikale où les miliciens très proches du chef rebelle désavoué n'entendent pas de cette oreille la destitution de monsieur Guidon.
Les forces vives où le NDC/Rénové est actif redoutent les conséquences et appellent l'armée à prendre des dispositions nécessaires pour protéger les populations.
La rébellion du NDC/Rénové est auteure de nombreux morts et des enlèvements dans plusieurs territoires du Nord-Kivu.
En dépit de l'appel pressant des autorités congolaises, le mouvement n'a jamais accepté de se rendre exigeant toujours au gouvernement d'accéder à leur cahier de charge.
Isaac Kisatiro, à Butembo