Selon nos sources au sein du gouvernement, le conseil des ministres du vendredi 10 juillet 2020 était à la fois tendu, morose et chamailleur.
Lassé par des crises au sein de la coalition gouvernementale FCC-CACH, le président de la République Félix Tshisekedi a lâché ce vendredi en conseil des ministres cette phrase lourde de sens : "Je continuerai à me battre pour cette coalition, mais je ne suis pas prêt à laisser ma vie pour elle".
Le 5ème président de l'histoire de la RD Congo a profité de la énième crise qui secoue le pays, à cause des lois Minaku-Sakata sur le parquet et l’entérinement contesté du futur président de la CENI Ronsard Malonda par l’assemblée nationale, pour dénoncer l’hypocrisie au sein de la coalition.
Pour Tshisekedi, la coalition va droit dans le mur. Il promet de pendre ses responsabilités un jour.
« Je ne continuerai pas à regarder comme ça la coalition aller droit dans le mur....un jour je me lèverai en tant que président de la République ».
Après, le chef de l’Etat a envisagé la fin de la coalition gouvernementale en prononçant cette phrase :
« Regardons nous les yeux dans les yeux. Si c’est plus possible, tirons les conclusions...Il y aura toujours moyen de diriger ce pays même avec une autre majorité ».
La menace à peine voilée de requalifier la majoritaire parlementaire a été brandie.
Félix Tshisekedi a trouvé des circonstances atténuantes à ce dysfonctionnement institutionnel qui découle des querelles politiques entre sa famille politique et celle de l’ex-président Kabila.
Pour lui, cela s’explique notamment par le manque de concertation au niveau du comité de suivi de l’accord de la coalition FCC et CACH.
Près d’une année après la formation du gouvernement de coalition, le Front Commun du Congo et Cap pour le Changement (FCC-CACH ndlr) n’ont jamais trouvé le bon équilibre pour imprimer à la nation une nouvelle dynamique politique.
A la place, les deux familles politiques ne ratent pas une seule occasion pour s’écharper. On dénombre déjà une dizaine de crises. Ces crises sont indécentes d’autant plus qu’elles surgissent dans un contexte d’une grave crise économique et sociale induite par la covid-19.
Le dollar américain, baromètre du pouvoir d’achat des Rd congolais, a franchi la barre de 2.000 FC pour 1$. Le tableau n’est guère reluisant sur le plan sécuritaire. En Ituri, le groupe armé CODECO continue à semer la terreur.
Zabulon Kafubu