Le regard des autorités territoriales de Rutshuru (Nord-Kivu) est maintenant tourné vers le camp des déplacés de Nyongera depuis que la sécurité s'est totalement détériorée dans la contrée. Celles-ci parlent de certains criminels qui se sont déguisés en vulnérables pour tromper la vigilance des services de sécurité.
Dans une déclaration faite à la presse vendredi 10 juillet 2020, l'administrateur Justin Mukanya révèle que des informations entrecoupées soutiennent que ce camp des déplacés serait en train de servir de couloir à des inciviques qui s'y cachent avant d'opérer.
Toutefois, il annonce avoir déjà saisi le gouverneur Kasivita et les députés au sujet de cette affaire.
D'ailleurs, il indique qu'une démarche vient d'être amorcée par les services de sécurité pour tenter de démanteler le réseau si ces allégations sont vérifiées. La démarche consiste à recenser et identifier tous les occupants de ce campement, tabler sur la possibilité de leur retour dans leur milieu d'origine.
"Certaines informations nous arrivent pour dire que le camp de Nyongera servirait de couloir à certains inciviques. J'ai déjà saisi l'autorité provinciale et les honorables députés provinciaux. Certaines mesures vont devoir être prises, parmi ces mesures, d'abord le recensement. Ils étaient une centaine, aujourd'hui, ils sont plus de 800, ils environnent même un millier. Sont-ils tous des déplacés", s'interroge l'autorité territoriale.
Rutshuru est l'un des territoires du Nord-Kivu les plus affectés par l'activisme des groupes armés.
Les rebelles rwandais des FDLR, les Nyatura, les Nduma defence of Congo, des factions Maï-Maï sont les principaux mouvements armés accusés dans les tueries et enlèvements des civils ainsi que dans de nombreuses violations des droits humains depuis plusieurs années.
Isaac Kisatiro, à Butembo