RDC - Affaire Kilomba et Ubulu: La présidence de la République balaie les arguments de 2 juges constitutionnels et appelle le chef de l’Etat a constaté leur démission d’office

Samedi 8 août 2020 - 11:51
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7sur7

A travers un communiqué parvenu à la Rédaction de 7SUR7.CD, ce samedi 8 août 2020, la Présidence de là République affirme qu'il revient au chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi de constater d'office la  démission des juges

Noel Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu 
Pungu.

Le cabinet du président de la République evoque l’article 45 point 3 de la loi organique  du 10 octobre 2006 portant statuts des magistrats qui dispose : « Est considéré comme démissionnaire d’office, le magistrat qui n’a pas prêté ou renouvelé le serment prévu à l’article 5 dans le délai d’un mois à 
partir du jour où il lui a été notifié une invitation écrite à ce faire».

Pour étayer son argumentaire, le communiqué du pool communication de la présidence de la République brandit par ailleurs l'alinéa 2 du même article dispose que : « La démission est constatée par une ordonnance du Président de la République, sur proposition du conseil supérieur de la magistrature».

" Par conséquent, ayant manifesté le refus de prêter serment devant le Chef de l’Etat, il revient à ce dernier, 
de constater la démission d’office de ces membres de la Cour de cassation, conformément aux dispositions sus évoquées", martèle ce communiqué.

Contrairement à ce qui se raconte, le cabinet de la  présidence de la République affirme que ces deux magistats ont été régulièrement notifiés de leur nomination au poste de présidents à la Cour de cassation le 21 et 22 juillet 2020.

" Par le fait de cette notification, il y a cristallisation de l’acte administratif individuel qui produit, dès lors, des effets opposables à leur égard", précise-t-il.

Pour la présidence de  la République, s’il faut  considérer que les intéressés sont toujours membres de la Cour constitutionnelle, 
comme ils le prétendent, ils  tomberont sous le coup de l’article 34 alinéa 1er de la loi organique du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle qui 
dispose : « Tout membre de la Cour ou du Parquet général, tout conseiller référendaire qui se trouve dans l’un des cas d’incompatibilité visés à l’article 31 de la présente Loi organique lève l’option, dans un délai de huit jours à compter de la date de notification de sa nomination. A défaut, il est réputé avoir renoncé à ses fonctions... ».

Rétorquant aux arguments brandis par les juges Kilomba et Ubulu pour justifier la récusation de leur nomination, la Présidence affirme qu'aucun texte légal ne prévoit qu'une quelconque consultation prealable par le Président de la République doit être faite avant une telle  nomination.

"Etant donné qu’il s’agit d’une nomination à la Cour de cassation et non à la Cour constitutionnelle, il etait
tout à fait légal et cohérent de se référer aux articles de la Constitution qui donnent pouvoir au Chef de 
l’Etat de statuer et de poser des actes en la matière. Par conséquent, les dispositions constitutionnelles visées 
sont bel et bien dans le contexte des nominations précitées », martèle le communiqué.

Il convient de rappeler que les magistrats Noel Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu 
Pungu ont été nommés, le 17 juillet 2020,  par ordonnance présidentielle aux postes de présidents à la Cour de cassation.

Ils n'ont pas prêté serment le 04 août 2020, devant le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, préférant poursuivre leur mandat de 9 ans qui est encore en cours à la Cour constitutionnelle.

Orly-Darel Ngiambukulu