Comme il fallait s’y attendre, la question de Minenbwe était l’un des points inscrits à l’ordre du jour du conseil des ministres de ce vendredi 9 octobre 2020 qu’a présidé le chef de l'État Félix Tshisekedi.
Et le président de la République n’a pas raté son ministre d’Etat chargé de la décentralisation et réformes institutionnelles, Azarias Ruberwa. Selon des membres du gouvernement qui se sont confiés à 7SUR7.CD peu après la fin du conseil, Félix Tshisekedi a sermonné Azarias Ruberwa. Ce dernier avait affirmé lors de l’installation de l’éphémère bourgmestre de Minenbwe que cette activité avait la bénédiction du chef de l’Etat qui en avait fait sa « priorité des priorités ».
Le chef de l’Etat a dit qu’il ignorait tout de cette activité qui a jeté la nation dans l’émoi. Il a mis au défi le ministre de brandir un quelconque ordre de mission en rapport avec l’installation, tambour battant, du bourgmestre de Minenbwe pour justifier sa présence dans le Sud-Kivu.
D’après nos sources, Ruberwa a fait profil bas pour ne pas irriter le chef de l’Etat.
« C’est pas le Ruberwa sûr de lui et donneur des leçons qu’on a vu aujourd’hui. Il était timoré, hésitant et même évasif, face aux coups de semonce du président Tshisekedi », lâche un ministre.
Il n’y a que le premier ministre Sylvestre Ilunga Ikunkamba qui lui a apporté un soutien en soutenant qu’il était temps « de s’occuper de la question des minorités ». Même le chef du gouvernement n’a pas été suivi par ses ministres, selon nos sources.
Droit dans ses bottes, F. Tshisekedi a exigé à Ruberwa de déposer son rapport de mission pour voir quelle suite donner à son comportement. En attendant, toute prise de parole sur cette affaire lui a été interdite par le président jusqu’au dépôt de son rapport.
Pour rappel, c'est le dimanche 27 septembre dernier que le ministre de la décentralisation et réformes institutionnelles, Azarias Ruberwa avait supervisé l'installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe.
Cet acte a suscité une vague d'indignation au sein de la classe sociopolitique congolaise, obligeant même le chef de l'État a annulé ladite installation jeudi dernier lors d'une conférence de presse tenue à Goma.
Alphonse Muderwa