
L'atelier résidentiel sur la revue globale du processus de la réforme et la modernisation de l'administration publique de la République démocratique du Congo s'est clôturé lundi dernier à Kinshasa.
À l'issue de ces assises de 6 jours, soit du 12 au 19 octobre 2020, les participants notamment les Partenaires Techniques et Financiers de Confiance (PTFC) ont formulé plusieurs recommandations axées notamment sur les questions d'ordre général, la gestion des carrières et la gouvernance administrative.
Ci-dessous quelques - unes de ces recommandations.
Sur les questions d'ordre général :
- Assurer un leadership effectif dans la conduite du processus de la réforme et la modernisation de l'administration publique ;
- Faire adopter la nouvelle feuille de route de la réforme de l'administration publique au Conseil des ministres ;
- Accélérer la mise en œuvre de la réforme au niveau central et en provinces ;
- Mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la réforme de l'administration publique.
En ce qui concerne la gestion des carrières, les participants se sont accordés sur des points ci-après :
- Doter l'école nationale de l'administration des moyens conséquents pour la construction de son campus à Maluku afin d'accroître sa capacité d'accueil aussi bien pour la formation initiale que pour la formation continue ;
- Doter l'école nationale de l'administration des moyens financiers conséquents pour assurer régulièrement la formation continue des agents de carrière des services publics de l'État conformément aux dispositions statutaires prévues à son article 90 ;
- Relancer le suivi et évaluation par la signature des contrats de performance des jeunes professionnels afin d'assurer leur encadrement ;
- Étendre de manière régulière le processus de mise à la retraite à tous les services tant centraux que provinciaux et à tous les grades ;
- Relancer le projet de la loi relative à la sécurité sociale des agents de carrière des services publics de l'État conformément aux dispositions 1er article 141 de la loi portant statut des agents de carrière des services publics de l'État ;
- Mettre en application de manière rigoureuse les dispositions légales et réglementaires ayant trait à la gestion de la paie.
En matière de guvernance administrative, quelques recommandations ont été aussi faites. Il s'agit de:
- Concevoir un plan de communication par courrier ;
- Réglementer le centre d'appel de l'administration publique pour atteindre les couches de la population ;
- Revisiter le code de conduite de l'agent public de l'État pour l'adapter aux nouvelles exigences de la réforme et le vulgariser ;
- Doter les services compétents des moyens conséquents pour mener le combat contre les antivaleurs ;
- Créer une académie de leadership éthique et de lutte contre la corruption.
En dehors de ces recommandations, les participants aux travaux ont soulevé 3 préoccupations majeures, à savoir :
- La nécessité de renforcer l'appropriation de la réforme par les représentants du peuple ;
- La nécessité de mettre en place les moyens répressifs en vue de décourager toute personne qui tentera de freiner l'élan de la réforme ;
- La nécessité de poursuivre avec la réforme au-delà de 2021, année de clôture du projet PRRAP (Projet de Réforme et de Rajeunissement de l'Administration Publique).
Le représentant du premier ministre, le ministre des infrastructures qui a clôturé l'atelier, a encouragé la redynamisation du mécanisme de pilotage et de coordination de la réforme et la modernisation de l'administration publique. Willy Ngoopos a affirmé que cette première revue globale de la réforme est un pas vers la bonne direction pour doter l'administration publique des ressources humaines pétries et engagées dans le changement des mentalités.
Pour sa part, la ministre de la fonction publique, Yollande Ebongo, a rendu hommage aux participants audit atelier pour leur contribution aux travaux en dépit de leurs nombreuses occupations. Elle a dit espérer que les travaux réalisés pendant ces assises "contribueront à améliorer substantiellement la mise en œuvre et la conduite des réformes en termes de qualité et de fiabilité".
La ministre Y. Ebongo a aussi mis en évidence l'option levée par les participants d'intégrer le numérique dans le processus de la réforme et modernisation des outils de travail ainsi que la promotion des métiers, comme mécanisme d'actualisation de son cadre référentiel et principal levier de la modernisation de l'administration publique.
Prince Mayiro