Les militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) section de Beni interpellés par les forces de l'ordre le samedi 19 décembre dernier puis transférés à l'auditorat militaire, ont comparu pour la première fois dans une audience en fragrance ce lundi 21 décembre.
Ces activistes avaient été arrêtés par les services de sécurité lors d'une manifestation contre le maintien des casques bleus des Nations-Unies sur le sol congolais, principalement dans la région de Beni où l'insécurité s'est accrue en dépit de leur présence sur la ligne de défense.
Huit au total, ces militants pro-démocratie sont accusés par la justice congolaise de troubles à l'ordre public et non-respect des mesures sanitaires instaurées par l'autorité publique pour éviter la propagation du Coronavirus. Ils sont également pointés d'un doigt accusateur dans la destruction d'un bureau de la Police à Beni lors de leur manifestation.
Mais la LUCHA y voit une manoeuvre tendant à satisfaire seulement la mission onusienne au pays. Esaïe Liko, l'un des militants, fustige le fait que des civils soient jugés par un tribunal militaire.
« Pour nous, c'est une désolation de voir des civils innocents qui manifestaient pacifiquement, transférés et comparaître devant des juridictions militaires. C'est anormal que les gens qui se sont pris à nous se retournent encore contre nous. Si c'est ce qu'ils appellent État de droit, nous allons poursuivre nos manifestations et nous continuons à exiger que nos camarades soient relâchés », a-t-il fait savoir.
La semaine passée, le Conseil de sécurité des Nations-Unies a prorogé d'une nouvelle année le mandant de la MONUSCO en RDC.
Pourtant, dans l'ensemble des zones insécurisées du pays, les populations se sont toujours montrées hostiles face aux casques bleus qu'ils jugent inefficaces dans le maintien de la paix en RDC.
Isaac Kisatiro, à Butembo