Condamnation de Mulunda : "Le tribunal n'a pas donné au prévenu la possibilité d'exercer ses moyens de défense ou d'assister à son jugement", (Avocat)

Mercredi 27 janvier 2021 - 19:58
Image
Illustration

Le collectif des avocats du pasteur Ngoy Mulunda condamne le verdict rendu "nuitamment", le mardi soir, par le tribunal de grande instance de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga.

Dans une déclaration faite de ce mercredi 27 janvier à son cabinet à Lubumbashi, maître Jean Mbuyu Luyongola, membre du collectif des avocats de l'ancien président de la Commission Électorale Nationale et Indépendante, a affirmé que le tribunal n'a pas donné à son client la possibilité de se défendre, ni d'assister à son jugement.

"Le tribunal a dit hier que je rendrai mon jugement demain à midi, donc aujourd'hui à midi que cette décision devrait être rendue et le collectif de la défense s'est déporté à la prison pour attendre le tribunal. Bizarrement chacun dans son téléphone a commencé à voir que le pasteur Ngoy Mulunda a été condamné à 3 ans pendant que nous étions en attente à la salle d'audience de la prison. Nous nous disons que ce n'est pas possible", a-t-il déclaré à la presse.

Maître Mbuyu estime que la hiérarchie de la justice de la cour d'appel du Haut-Katanga doit faire vivre la justice pour que la société soit "juste".

"C'est seulement en début d'après-midi qu'on a eu la certitude que le tribunal s'est réuni la nuit et a rendu la décision de condamnation de l'évêque Mulunda à 3 ans de prison ferme sans ni l'avoir invité, ni avoir vu ses conseils et on ne connait même pas l'endroit où le tribunal a siégé. C'est la surprise totale et générale qu'un tribunal de droit écrit professionnel ne puisse pas donner la possibilité à un prévenu ne fut ce que d'exercer ses moyens de défense ou assister à son jugement", a-t-il conclu.

Pour rappel, l'évêque Daniel Ngoy Mulunda de l'église Nouvelle Méthodiste Unie de Lubumbashi a été condamné par le tribunal pour 3 ans de prison ferme le mardi 26 janvier dernier dans la soirée et une amande de 500.000 Francs Congolais pour des propos sécessionnistes, séparatistes et tribalistes tenus lors d'un culte de commémoration de la mort du Patrice Lumumba.

Patient Lukusa, à Lubumbashi