RDC-Électricité : « Fatshi électrique, axes prioritaires du prochain gouvernement », (Tribune de l'ingénieur civil Elie Nkumbi)

Samedi 27 février 2021 - 21:30
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PREAMBULE

La première partie du mandat de Son Excellence Monsieur le Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI à la tête du pays a été sans contredit une époque caractérisée par des divergences profondes au sein de la coalition gouvernementale occultant ainsi le traitement de grands dossiers de la République.

Avec l’avènement du prochain Gouvernement dit « de l’Union sacrée », il est maintenant impératif que l’action publique soit amplifiée sur les dépenses d’investissement en vue de l’amélioration des conditions des vies de nos populations car les attentes pressantes du peuple ne sont plus compatibles avec des promesses.

Il sera donc question pour le nouvel exécutif national d’apporter rapidement du concret dans l’assiette des congolais.

C’est dans cette optique que la troisième tribune se penche sur une des composantes majeures du développement à savoir l’énergie électrique.

Dans les prochaines lignes, il sera question de faire un état des lieux du secteur d’électricité et de proposer des pistes prioritaires pour assurer le succès du mandat du Président de la République d’ici 2023.

ETAT DES LIEUX DU SECTEUR D’ELECTRICTE

La RDC dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à environ 100 000 MW, jouit d’un gisement solaire de 4,2 kWh/m²/j d’ensoleillement et possède d’importantes potentialités avec le gaz, la biomasse, les eaux thermales etc…

Malheureusement ce gigantesque potentiel s’apparente à des chimères quand la réalité du secteur indique un faible taux d’accès à l’électricité d’environ 15%.

Le nouveau cadre juridique, mis en place par la loi n° 14/011 du 17 juin 2014 relative au secteur de l’électricité avec la création de l’Autorité de Régulation du secteur d’Electricité (ARE) ainsi que celle de l’Agence Nationale d’Electrification et des Services Energétiques en milieu Rural et péri-urbain (ANSER), promeut la concurrence et ouvre le marché national d’électricité à tout investisseur désireux d’exercer dans le secteur.

Cette réforme visant le développement de l’offre de l'électricité en milieu urbain, périurbain et rural ainsi qu'une émergence énergétique nationale a favorisé à plusieurs opérateurs l’accès au secteur mettant ainsi fin au monopole de fait de la Société Nationale d’Electricité (SNEL). 

Ces récentes avancées bien qu’essentielles sont loin de traduire la promesse du Président de la République en matière d’électricité tant au niveau des ménages qu’au niveau industriel ou même tertiaire car le taux de desserte demeure encore faible et la qualité du service relativement médiocre.

Cela s’explique par le manque ou la vétusté des infrastructures de production, de transport, de distribution et de commercialisation de l’énergie électrique.
Comment y remédier ?

PROPOSITIONS 

I. Sur le plan politique et institutionnel

- Prioriser le financement des projets de production décentralisée afin de vite résoudre le problème de déficit énergétique ; 

- Renforcer la mise en place de l’ARE et de l’ANSER à travers une dotation budgétaire à la taille de leurs missions ;

- Associer l’Autorité de Régulation du secteur d’Electricité dans la politique d’attraction surtout lors des rencontres de haut niveau en vue d’inciter les investisseurs à exercer dans le secteur d’électricité en RDC ;

- Promouvoir la collaboration institutionnelle notamment entre le Ministère des Ressources Hydrauliques & Électricité et l’Autorité de Régulation du secteur d’Electricité par la nomination d’un Ministre en charge d’électricité ayant une technocratie avérée dans le secteur.

II. Sur le plan technique

- Réhabiliter les centrales existantes dont Inga I & II, Mobayi Mbongo (30 MW avec 8 groupes, pour alimenter le Nord-Ubangi, le Sud-Ubangi, Mongala, Bas-Uélé et RCA) ;

- Lancer/Finaliser les travaux de construction des centrales et de leurs réseaux associés par exemple Katende (64 MW située sur la rivière Lulua à 50 km de Kananga, pour alimenter Kananga et Mbuji-Mayi) et Kakopola (10.5 MW sur la rivière Lufuku, pour alimenter Idiofa, Kikwit, Gungu) ;

- Encourager les potentiels opérateurs des projets axés sur la rénovation des centrales existantes dont Budana (alimentant la ville de Bunia dans la province d’Ituri), Soleniama I&II, ainsi que ceux axés sur les énergies renouvelables dont la petite hydroélectricité et le photovoltaïque ;

- Insister sur les mesures pouvant améliorer la production, la distribution et la commercialisation ;

- Initier des études de faisabilité afin de rassurer les investisseurs sur le réel potentiel énergétique du pays ;

- Subventionner les opérateurs du secteur surtout ceux qui investissent dans les milieux rural et péri-urbain ;

- Activer le développement du projet Grand Inga dans le contour de la réglementation en vigueur tout veillant au caractère stratégique du site. 

NKUMBI WA NKUMBI Elie 

Ingénieur civil Electricien formé à la Faculté Polytechnique de l’Université de Kinshasa, Expert en énergie électrique,  
Membre de l’UDPS et Porte-Parole de l’Association des Jeunes Professionnels de l’UDPS (Ajpro-UDPS), Coordonnateur du Cercle de Réflexion pour la Bonne Gouvernance (CRBG)

 

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