Nord-Kivu : 3 civils tués par les forces de l'ordre en 2 mois dans des manifestations à Butembo

Samedi 10 avril 2021 - 11:40
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Photo 7SUR7.CD

Les récentes répressions des manifestations par les services de sécurité ont été sanglantes en ville de Butembo au Nord-Kivu. Dans un intervalle de 2 mois seulement, le commissariat urbain de la police a causé la mort à 3 civils au cours des tentatives des dissuasions des protestations populaires.

D'abord, le jeune écolier Robert, âgé de 12 ans, mort en cellule Furu en février 2021 après avoir été atteint par une balle alors que les services de sécurité tentaient de persuader les conducteurs des motos à se procurer les plaques minéralogiques pour leurs engins. Ensuite, le nommé Kambale Katimba Isaac, 20 ans révolus, fusillé à l'État-major de la police le 31 mars 2021 au cours d'un soulèvement populaire contre un véhicule du Programme Alimentaire Mondial soupçonné de transporter des effets militaires. Enfin, Mumbere Mutemi Messager, la victime tombée le vendredi 9 avril dernier après avoir été touché par balle à l'abdomen au cours d'une manifestation anti-MONUSCO dans la ville.

Ces meurtres successifs sont fustigés par les forces vives ainsi des députés de Butembo.

Pour le député provincial Mbenze Yotama, l'auditeur militaire doit se saisir urgemment des auteurs de ces meurtres pour qu'ils répondent de leurs actes.

D'ailleurs, un autre élu provincial, Promesse Matofali, vient d'introduire une question orale avec débat auprès du ministre provincial de sécurité et administration du territoire. L'élu de Butembo ne digére pas les tortures, la mort et les attestations dont sont auteurs les forces de l'ordre contre les civils.

Dans sa revendication, ce dernier attend la suspension des autorités qui se caractérisent par les répressions violentes des manifestations civiles et encourage la justice militaire à mener des enquêtes pour élucider tous les abus des droits humains perpétrés en ville de Butembo ces derniers mois.

Matofali pense également que ces répressions sont justifiées par le fait que la plupart des autorités urbaines et territoriales marchent encore dans la logique du régime Kabila.

"C'est lui qui gère les maires et les administrateurs des territoires. À lui de nous expliquer les motifs qui ont poussé les autorités locales à réprimer les manifestants pacifiques. Vous savez, le Nord-Kivu est dirigé par un gouverneur qui a la vision du FCC, mais aussi les autorités locales ont l'idéologie et la vision de l'ancien régime et ne comprennent pas qu'il y a déjà un changement. Nous voudrions les amener à agir dans le respect de la loi", a-t-il indiqué vendredi dernier à 7SUR7.CD.

Isaac Kisatiro, à Butembo