Les manifestants opposés à la présence de la MONUSCO au Nord-Kivu ne désarment toujours pas. Alors que dans d'autres entités comme dans la ville de Butembo, les actions à mener contre les casques bleus onusiens ont été atténuées, en commune rurale d'Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni où sont très actifs les ADF, les organisateurs maintiennent leur pression.
À l'issue d'une assemblée extraordinaire et évaluative le dimanche 11 avril 2021, ces derniers ont décidé de prolonger d'une nouvelle semaine les journées sans activités pour exiger le départ de la MONUSCO, à l'exception des écoles.
Selon Philippe Bonane, président de la société civile locale, les manifestants se rendront auprès des autorités congolaises ainsi qu'auprès des responsables onusiens pour leur exprimer la désapprobation civile envers cette force multilatérale.
"Nos actions continuent. Il n'y aura aucune activité. Que toute la population reste à la maison, à l'exception des élèves. Le mercredi, nous déposerons le compte-rendu de cette assemblée auprès des autorités pour leur montrer pourquoi la population ne veut plus voir la MONUSCO ici. Le jeudi, il est prévu un culte œcuménique pour implorer l'intervention divine. Le vendredi, nous nous rendrons à la base de la MONUSCO pour leur dire que nous ne voulons plus d'eux. Nous serons tous vêtus en noir", a-t-il expliqué.
En plus de ces actions, les manifestants anti-MONUSCO à Oïcha appellent à l'incivisme fiscal. Ils ne digèrent pas comment des populations dont les activités sont affectées par l'insécurité peuvent être soumises aux devoirs envers l'État congolais.
Il sied de rappeller que la semaine qui vient de s'achever, nombreuses entités du Nord-Kivu ont été agitées par des manifestations exigeant le départ de la MONUSCO de la région. Certaines d'entre elles se sont même soldées par des morts parmi les civils.
Isaac Kisatiro, à Butembo