RDC : Un atelier interministériel sur la mutualisation des forces contre les criminalités liées aux richesses naturelles organisé à Kinshasa 

Lundi 12 avril 2021 - 11:17
Image
Photo droits tiers

Il s'est tenu à Kinshasa, du 6 au 9 avril 2021, un atelier de formation sur  la mutualisation des stratégies de lutte contre toutes les formes de criminalités liées aux richesses naturelles en RDC. C'était à l'intention de plusieurs services publics impliqués de près ou de loin dans cette lutte, notamment l'ICCN, la DGM, l'OCC, la DGDA, la RVA, la RVF, la RVM, l'APLC, les parquets et les tribunaux. 

Organisé par l'office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l'objectif de cet atelier était de renforcer la coopération entre différents services publics issus de plusieurs ministères, sensés impliqués dans la lutte contre les criminalités liées aux richesses naturelles, principalement celles se trouvant dans les aires protégées, habitant les espèces animales et végétales menacées d'extinction. 

Pour Augustin Ngumbi, coordonnateur national de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et qui a pris part aux travaux, pour que la RDC arrive à affaiblir la chaîne criminelle qui existe dans le commerce des espèces sauvages sur son territoire, il est indispensable que la coordination entre différents services étatiques soit renforcée et canalisée par une ordonnance présidentielle, vu les domaines sensibles auxquels sa mission touche. 

"La CITES touche à la diplomatie et à la sécurité. Elle est censée jouer le rôle de coordination inter-services, sous l'autorité du parquet qui a le monopole des poursuites. Dans cette matière, il faut vraiment une ordonnance qui viendrait cimenter le fonctionnement de la CITES au sein de l'institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN). Pour donner la force à ce travail de coordination du task force des services spécialisés, l'ordonnance est la bienvenue comme l'ont recommandé tous les participants à cet atelier", a-t-il dit aux médias à l'issue des travaux. 

"De même que les criminels sont organisés, les agences de l'Etat doivent également être organisées, avec l'appui de la justice pour faire face à la criminalité organisée liée aux espèces sauvages", a-t-il poursuivi. 

Et pour Alvarez Rodriguez de l'ONUDC, ce programme de mutualisation en interne est une première étape. Elle sera suivie de l'étape de coopération internationale en la matière avec 5 autres pays africains.

"L'organe de gestion CITES est absolument indispensable au même titre que toutes les autres agences qui sont impliquées directement ou indirectement contre le crime organisé lié au trafic des espèces protégées. Ce programme couvre six pays, dont les pays voisins de la RDC. Nous avons le Gabon, le Congo Brazzaville, la RCA, le Tchad et le Cameroun. La deuxième phase de notre programme sera la coopération internationale", a-t-il annoncé.

Hormis la recommandation de l'ordonnance présidentielle, signalons que les participants à cet atelier ont formulé plusieurs autres dont celle demandant aux officiers de police judiciaire (OPJ) des différents services de transmettre à l'ICCN des spécimens, objets et produits saisis et confisqués issus des infractions liées aux espèces sauvages. Et ce, conformément à l'article 83 de la loi 14/003 du 12 février 2014, relaive à la conservation de la nature en RDC. 

Bienfait Luganywa