Gouvernement : Gros coup de balai à l'UDPS/Tshisekedi, un seul ministre reconduit

Mardi 13 avril 2021 - 15:37
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Le gouvernement de l'Union Sacrée de la Nation, tant attendu, a finalement été publié le lundi 12 avril 2021. L'ordonnance présidentielle portant nomination de cet exécutif national a été lue par le porte-parole du chef de l'État à la Télévision Nationale (RTNC).

Composé de 56 membres, outre le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, ce gouvernement compte en son sein 15 femmes, ce qui fait passer le quota de ces dernières à 27%, une première en RDC.

Cependant, seuls 10 ministres du précédent gouvernement (de Sylvestre Ilunga ndlr) ont été reconduits. Ce chiffre peut s'expliquer du fait que la plupart des ministres étaient issus du Front Commun pour le Congo (FCC) de lex-président Kabila, qui n'est pas membre de l’Union sacrée du président Tshisekedi. 

Un autre fait marquant à signaler dans ce nouveau gouvernement, est la non-reconduction de plusieurs ministres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), un vrai coup de balai selon plusieurs observateurs. 

En effet, le parti présidentiel avait 15 postes ministériels au sein du gouvernement Ilunga. À noter que sur ces 15 postes, 1 était réservé à la société, 1 à l'UDPS/Kibassa, 1 autre au RDT et 4 aux Alliés. Ce qui fait que 9 postes étaient exclusivement réservés aux membres de l'UDPS/Tshisekedi. 

Parmi les 9 ministres issus de l'UDPS/Tshisekedi, seulement un seul a été reconduit. Il s'agit du docteur Yves Bunkulu, qui a laissé le ministère du Tourisme pour aller à celui de la Jeunesse et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté. 

Tous les autres ministres notamment, Acacia Bandubola (économie), Eteni Longondo (Santé), Junior Mata (Vice-ministre Budget) et Gilbert Kankonde (Intérieur) ont été mis de côté. 

Sanction ou simple changement ? 

Pour une certaine opinion, la balance penche plus du côté de la sanction infligée à ces derniers. 

Ceux qui défendent la thèse d'une sanction, s'appuient notamment sur la mauvaise gestion pour les uns et la rupture de confiance pour les autres, avec les dirigeants et les militants de leur parti politique. 

En effet, lors d'une matinée politique tenue le 24 février dernier au siège de l'UDPS dans la commune de Limete par le secrétaire général Augustin Kabuya, plusieurs ministres du parti présidentiel avaient été désavoués par les militants et combattants,  à l'instar de Gilbert Kankonde et Eteni Longondo. 

Pour les combattants, ces ministres n'avaient pas collaboré avec le parti durant leur mandat. Ils répondaient ainsi à une question qui leur avait été posée par le numéro deux du parti présidentiel. Augustin Kabuya avait promis de faire rapport à la hiérarchie, étant donné que la formation du gouvernement Sama Lukonde était en gestation. 

Jephté Kitsita