Prenant la parole au sommet sur le changement climatique convoqué par le président américain du 22 au 23 avril, en tant président de la République démocratiquement du Congo et président en exercice de l'Union Africaine, Félix Tshisekedi a plaidé afin que les pays industrialisés et émetteurs de la grande partie des gaz à effet de serre revoient à la hausse le prix du carbone forestier de 5 à 100$ américains.
Pour le président congolais, ceci ne serait que justice en faveur des pays africains, car émettant de manière insignifiante les gaz à effet de serre mais très touchés par le réchauffement climatique.
"Le prix actuel du carbone forestier est fixé à 5$ la tonne n'est ni équitable ni réaliste. En outre, l'atteinte de la neutralité carbone ne pourra se matérialiser sans la prise en compte de la conservation et de régénération des forêts. À cet effet, un prix juste du carbone forestier qui intègre les opportunités abandonnées devrait s'élever à au moins 100$ la tonne", a-t-il plaidé.
Outre le prix du carbone forestier, Félix Tshisekedi a également plaidé pour l'allégement des conditions d'accès aux financements climatiques en faveur des pays les moins avancés, ceux de l'Afrique centrale en particulier à cause du rôle que leurs forêts jouent dans l'atténuation des effets du changement climatique.
"Il est important que ce sommet accélère la mobilisation des ressources financières additionnelles et conséquentes. Cela exige aussi de simplifier les procédures d'accès aux financements climatiques pour les pays les moins avancés dont la majorité se trouve en Afrique. A cet égard, je voudrais rappeler l'engagement des pays développés à mobiliser 100 milliards par an à partir de 2020 et à les rehausser à l'horizon 2025", a-t-il déclaré.
Rappelons que les pays développés s'étaient engagés en 2009 au sommet de Copenhague sur le climat à mobiliser annuellement 100 milliards de dollars à partir de 2020 en faveur des pays en développement pour qu'ils s'adaptent au changement climatique. Bien que cet engagement fut réitéré au COP21 de Paris en 2015 par les mêmes pays, seuls 67 milliards de financements publics ont été mobilisés en 2020 selon l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Bienfait Luganywa