Etat de siège : "Le Parc des Virunga considéré comme principale source d'autofinancement des groupes armés", alertent des chercheurs environnementaux

Vendredi 14 mai 2021 - 22:42
Image
Photo : Droit tiers

Des chercheurs œuvrant pour la protection de l'environnement au Nord-Kivu saluent la mise en place de l'état de siège par le chef de l'État et espèrent que cette mesure va contribuer à la protection de la biodiversité du Parc national des Virunga.

Au cours d'une conférence de presse tenue ce vendredi 14 mai en ville de Goma (Nord-Kivu), les animateurs réunis au sein de l'Alerte Congolaise pour l'Environnement et les Droits de l'Homme  (ACEDH) ont déploré le fait que de nombreux groupes armés aient trouvé refuge au sein du Parc National des Virunga qu'ils pillent à leur guise pour financer leurs mouvements.

« Si vous analysez bien la situation dans et autour du Parc des Virunga, ce sont les groupes armés qui font la loi. Si je peux prendre l'exemple de la zone lacustre du lac Édouard, il y a des groupes armés qui sont des présumés Maï-Maï, mais qui, en analysant la situation et la façon dont ils évoluent, ils n'ont plus d'objectif militaire ou l'objectif d'occuper un territoire ou un village. Ils se sont constitués en un groupe des gens qui se font de l'argent et qui vivent sur le dos de la population et des communautés locales dans les différentes pêcheries du lac Édouard », a déclaré Me Éric Kambale, membre de cette association au micro de 7SUR7.CD.

Tout en rappellant les règles environnementales au cours des opérations militaires, ces derniers invitent les nouvelles autorités militaires provinciales à étendre les offensives jusque même dans les profondeurs de Virunga afin de se rassurer que les bastions de ces milices sont démantelées.

« L'objectif principal des groupes armés qui sont autour du Parc national des Virunga, c'est le pillage des ressources, c'est pour s'autofinancer. Donc, la lutte contre ces groupes armés doit inclure la question du Parc National des Virunga. C'est en quelque sorte le poumon économique sur lequel ils s'abattent », a pour sa part estimé maître Olivier Ndoole, secrétaire exécutif de l'ACEDH.

Plusieurs mouvements rebelles dont les FDLR, les Maï-Maï, etc. sont actifs au sein du Parc national des Virunga, considéré aujourd'hui comme l'un des bastions des groupes armés.

En l'absence de l'autorité de l'Etat, ils pillent et exploitent régulièrement ce patrimoine mondial d'où ils tirent profil au détriment du gouvernement congolais.

Glody Murhabazi et Isaac Kisatiro