Dans un nouveau rapport intitulé "Double peine" publié ce jeudi 15 juillet 2021 et parvenu à 7SUR7.CD, l'ONG internationale Médecins Sans Frontières (MSF) alerte les autorités congolaises, la société civile et leurs partenaires internationaux à redoubler d'efforts pour apporter une réponse urgente médicale, socio-économique et juridique à la hauteur des besoins des victimes des violences sexuelles comme constatés sur terrain par ses équipes.
Ledit rapport évoque des lacunes dans la prise en charge des malades notamment, le personnel médical pas ou peu formé, l'indisponibilité des médicaments et traitements, le soutien socio-économique et juridique aux survivants largement insuffisant.
En plus de l'urgence médicale, MSF note aussi l'impact des violences sur la situation socio-économique des victimes.
A en croire ce rapport, à la suite de leur agression plusieurs victimes par peur de retourner travailler aux champs ou au marché ou rejetés par leur communauté, s'enfoncent dans un cycle de pauvreté. Et face à cette précarité , peu de programmes de soutien économique sont disponibles pour leur venir en aide.
"Les besoins immédiats et à long termes sont gigantesques, mais les approches et les financements qui permettraient d'y répondre font dramatiquement défaut. En 2020, moins de 6 % des financements internationaux demandés pour répondre aux besoins humanitaires en matière de santé en RDC ont été déboursés. A peine 18% du montant demandés en matière de protection des populations et de droite humains. Cette tendance se poursuit en 2021..." a indiqué Juliette Seguin, cheffe de mission de MSF en RDC.
Rappelons qu'en 2020, les équipes de MSF ont pris en charge 4.078 victimes des violences sexuelles dans le Nord-Kivu, 3.278 dans le Kasaï-central, 1.722 dans le Maniema, 907 dans le Sud-Kivu, 768 dans l'Ituri et 57 dans le Haut-Katanga.
Christel Insiwe