
Les pourparlers sur le choix du président de la centrale électorale sur fond de divergences profondes entre les confessions religieuses, sont un motif « d'une déception extrême » au sein de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC).
Au cours d'une interview accordée ce mardi 03 août 2021 à 7SUR7.CD, le coordonnateur de cette structure, Jonas Tshiombela, a regretté le fait que les pères spirituels n'ont pas réussi à concilier leurs vues pour désigner le successeur de Corneille Nangaa.
« Les confessions religieuses ont brillé par l'absence de dépassement de soi, de la vérité et de l'hypocrisie sans se faire confiance mutuellement au point où leur division éclate au grand jour avec des conséquences que nous savons sur le processus électoral. Ce qui n'est pas normal. Les confessions religieuses qui sont censées nous donner des leçons, qui nous prêchent la vérité mais aujourd'hui elles vivent le contraire de ce qu'elles nous disent. Nous sommes extrêmement déçus au point où nous nous demandons si dans les réformes, l'on ne peut pas exclure cette composante dans le processus de désignation des animateurs de la CENI », a-t-il déploré.
Le coordonnateur de la NSCC a prévenu que dans l'hypothèse où il y aura report de prochaines joutes électorales, les confessions religieuses porteront en partie cette responsabilité.
« Les confessions religieuses se comportent aujourd'hui comme des politiciens qui se cherchent, se positionnent, cachent leurs vraies ambitions. Et là, c'est une manière de porter un coup sur le processus électoral. S'il y aura glissement, les confessions religieuses en seront aussi responsables », a fait savoir J. Tshiombela.
Pour sortir de ce blocage, il s'est appuyé sur l'article 17 de la Charte de la plateforme des confessions religieuses qui privilégie le vote en cas de manque de consensus. À la lumière de cette disposition, J. Tshiombela a préconisé que l'Assemblée nationale organise ce vote pour le triomphe du principe démocratique.
« L'Assemblée nationale étant saisie peut appeler toutes ces confessions religieuses pour organiser le vote en présence de tous les observateurs pour que le meilleur d'entre ceux qui sont en compétition puisse gagner. Que le principe démocratique décide sur le processus de celui qui va prendre la direction de la CENI », a-t-il dit.
S'agissant des dénonciations faites par l'Église catholique et l'Église du Christ au Congo (ECC) concernant certaines candidatures, J. Tshiombela s'est inscrit en faux contre ces allégations « sans preuves à l'appui » qui dénotent de la subjectivité.
« L'ECC et l'Église catholique peuvent-elles montrer comment tel candidat est proche du chef de l'État ou tel autre ne l'est pas ? C'est une démonstration à faire. Elles ont pris parole hier, nous aurions souhaité voir clairement des démonstrations être faites avec preuves à l'appui. Soutenir de telles affirmations verbalement ne suffit pas. Nangaa a dirigé la CENI, il était swahiliphone. Ngoy Mulunda était proche de Joseph Kabila. Tout le monde le savait. Jamais l'ECC et l'Église catholique n'ont bronché. S'il y a un problème avec les Kasaïens, nous devons le savoir. Faisons attention à cette démarche. Elle risque de poser de problèmes de cohésion nationale », a-t-il souligné.
En l'absence de l'ECC et de l'Église catholique, les 6 autres confessions religieuses sous la houlette du pasteur Dodo Kamba, avaient déposé le vendredi 30 juillet dernier au bureau de la chambre basse du parlement, le procès-verbal (PV) portant désignation de leurs délégués à la CENI.
Merveil Molo