CENI/Vers l'entérinement du PV déposé par le groupe de 6 ? : L'Assemblée nationale ne peut pas cautionner l'illégalité (CENCO-ECC)

Vendredi 8 octobre 2021 - 09:15
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En République démocratique du Congo, c'est l'impasse totale actuellement dans le dossier relatif à la désignation des animateurs de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

Les différentes parties prenantes concernées par ce processus ne parviennent toujours pas à s'accorder. C'est le cas par exemple de la composante confessions religieuses. 

À cette dernière, est confiée la responsabilité de désigner le président de la CENI et un membre de la plénière. Malheureusement, les 8 confessions religieuses concernées sont loin de parler le même langage. 

Si un groupe de 6 confessions a jeté son dévolu sur la candidature de Denis Kadima à la présidence de la CENI, le duo Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et Église du Christ au Congo (ECC)  continuent de récuser ladite candidature. 

La dernière réunion convoquée au Centre Interdiocésain pour tenter de dégager un consensus sur cette question entre les 8 confessions religieuses a accouché d'une souris. Ce qui a poussé le groupe de 6 chefs religieux conduit par le pasteur Dodo Kamba d'appeler l'assemblée nationale à entériner le PV qu'ils avaient déposé, sans les 2 deux autres confessions religieuses.

Et pour le duo CENCO-ECC, l'assemblée nationale ne peut pas entériner ce PV car étant illégal. C'est ce qu'a affirmé le porte-parole de l'ECC, le révérend Éric Senga au cours d'une conférence de presse tenue conjointement avec le secrétaire général de la CENCO, l'abbé Donatien Nshole, le jeudi 7 octobre 2021 au Centre Interdiocésain dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

"...En ce moment là, nous allons tirer toutes les conséquences, parce que le Parlement ou la Chambre [basse ndlr] n'a pas pour vocation de cautionner ou d'endosser l'illégalité. Nous sommes en train de montrer ici que ce qui est qualifié de PV par nos confrères est frappé de nullité absolue", a déclaré le révérend Éric Senga. 

À en croire la même source, plusieurs aspects démontrent le caractère illégal du PV déposé par le groupe de 6.

"Premièrement, c'est un document fait en dehors du cadre légal de la plateforme. Deuxièmement, par des personnes qui n'ont ni qualité ni compétence parce qu'il n'y a que le rapporteur qui peut établir un PV. Troisièmement, c'est en violation des articles 10 et 12 de la Loi", a-t-il martelé. 

Signalons par ailleurs que la CENCO et l'ECC ont suggéré que le bureau Nangaa (Fin mandat ndlr) puisse s'occuper des préparatifs techniques au nom du principe de continuité des Institutions pour éviter un quelconque retard dans le processus électoral, en attendant la mise en place du nouveau bureau de la CENI. 

Pour rappel, le président de l'assemblée nationale Christophe Mboso N'kodia avait, dans son discours d’ouverture de la session ordinaire de septembre, prévenu que la question relative à la désignation de nouveaux animateurs de la CENI sera vidée durant ladite session. 

Jephté Kitsita