Deux mois de blocage pour la désignation du président de la CENI au sein de la plate-forme des confessions religieuses parce que Denis Kadima était le meilleur des candidats.
De par ses origines luba, il serait proche du président de la République et par conséquent, il n’aurait pas l’impartialité nécessaire pour organiser les élections transparentes, nous a-t-on dit dans un premier temps.
Pour qu’un tel argument prospère, il aurait fallu qu’il soit préalablement inscrit dans les textes que le président de la CENI ne doit pas être de la même origine que le président de la République.
Dès lors qu’un tel critère légal n’existe pas , écarter Denis Kadima sur cette base aurait été purement et simplement une discrimination.
D’ailleurs, en passant, inscrire un tel critère dans la loi serait une aberration. Tous les luba ne sont pas proches du président de la République comme tous les Ne Kongo n’étaient pas proches du président Kasa-Vu ou tous les Bangala n’étaient pas proches du président Mobutu ou encore tous les Katangais n’étaient pas proches du président Laurent -Désiré Kabila.
Par ailleurs, cet argument ne pouvait pas être un grief éthique comme on a voulu nous faire croire car le fait de naître quelque part ne peut être considéré comme un grief éthique.
Le grief éthique suppose des actes commis et non des actes qui pourraient advenir.
L’argument origine ne pouvant être politiquement correct devant la face du monde, un argument éthique a alors été soutenu car il aurait eu un comportement non éthique.
Si Denis Kadima devait être écarté pour des raisons éthiques , la moindre des choses était de démontrer en quoi il se serait comporté de manière non éthique.
Mais malgré les demandes incessantes de preuves de ces allégations, ces preuves se font attendre depuis deux mois.
Constatant que l’argument éthique n’avait pas convaincu la majorité des membres de la plate-forme de désignation, un autre argument a été soulevé pour empêcher l’entérinement de sa candidature par l’Assemblée nationale.
C’est l’argument de l’irrégularité de la procédure.
D’après l’article 17 de la Charte de la plate-forme de désignation, le principe de prise de décision est le consensus.
Pourtant, ce même article précise qu’à défaut de consensus, un vote doit être organisé.
Malgré cette précision, avec une mauvaise foi manifeste, les mêmes qui ont prétendu avoir des preuves du comportement non éthique du candidat Denis Kadima ont soulevé le fait que la transmission du procès-verbal du vote à l’Assemblée Nationale était irrégulière car il ne pouvait être transmis que par le présidium de la plate-forme, présidium composé exclusivement par eux.
Cet argument ne pouvait logiquement pas prospérer.
Finalement, la candidature de Denis Kadima a été entérinée hier par l’Assemblée nationale et il ne reste que cet entérinement soit confirmé par le président de la République.
Bien entendu, c’est sans surprise, après ce qu'il s’est passé ces deux derniers mois, que certains manifestent leurs mécontentements.
Personnellement, les arguments avancés pour écarter le candidat Denis Kadima ne m’ont pas convaincue et je me suis insurgée contre l’acharnement qu’il a subi.
Tout le monde s’accorde sur le fait que sa candidature est la meilleure de toutes celles qui ont été reçues par la plate-forme de désignation.
Les allégations qui ont été le soubassement de son écartement pour le critère d’éthique n’ont pas été établies à défaut de preuves.
Les irrégularités procédurales avancées n’étaient que du dilatoire.
Mais pour moi , ce n’est pas seulement parce que ces arguments n’ont pas et , d’ailleurs, ne pouvaient pas en toute justice prospérer que je crois que sa place est à la tête de la CENI.
Je crois en lui parce qu’au regard du pedigree qu’il a dans le petit monde fermé de l’organisation des élections présidentielles dans le monde, il a plus à perdre que tout autre candidat s’il organise des élections présidentielles qui ne soient pas considérées comme une réussite au niveau international.
Denis Kadima a un avant élection présidentielle congolaise 2023 , il s’est forgé une réputation à force de travail bien fait et il aura un après élection présidentielle congolaise 2023, il devra continuer sa route au niveau international.
Il ne sacrifiera pas ce qu’il a bâti pour l’UDPS.
Que ceux qui ont peur s’apaisent.
Que ceux qui veulent tout bloquer pour exiger un dialogue qui conduirait à partage de pouvoir ne se fassent plus d’illusions et qu’ils préparent dès aujourd’hui les prochaines élections.
Que ceux qui sont dans le triomphalisme en pensant que les élections seront de la tarte pour eux redescendent sur terre. Qu’ils préparent aussi les élections.
Je crois en Denis Kadima
Maître Adèle Kalambay