RDC-Lutte contre la corruption : L'APLC propose la criminalisation de l’enrichissement illicite des fonctionnaires, agents publics et des magistrats 

Mercredi 20 octobre 2021 - 19:12
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Le coordonnateur de l'Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC), Thierry Mbulamoko, a, dans son allocution ce mercredi 20 octobre 2021 aux "États généraux de la lutte contre la corruption en RDC" qui se tiennent à Kinshasa, déclaré qu'en luttant efficacement contre ce fléau, l’État peut augmenter les revenus issus des différents secteurs de la vie nationale, et par là financer le programme d’allègement de la pauvreté et d’enseignement gratuit pour les enfants.

Dans la foulée, il a fait savoir que l’Agence anti-corruption du président Tshisekedi a fait le constat que le trafic d’influence constant de certains dignitaires dans le domaines économique et financier se poursuit, l’impunité quasi-absolue pour les titulaires de charge publique, le manque de volonté politique, l’absence quasi totale de transparence dans les décisions gouvernementales et la reddition des comptes, y compris pour les marchés publics demeure l’apanage d’une minorité dont les conséquences des actes touchent la majorité de la population. 

"Une telle situation de corruption ne peut ni être tolérée ni être entretenue. D’où la nécessité et l’urgence d’envisager de mesures essentielles et plus efficaces pour prévenir et faire face à ce phénomène et, de la sorte, ancrer la crédibilité du Gouvernement dans sa quête d’une croissance inclusive et soutenue de la RDC et Renforcer la culture de l’intégrité", a indiqué Thierry Mbulamoko.

Pour pallier à tous ces facteurs mis en avant comme favorisant l’existence de la corruption, l'APLC propose les pistes de solutions suivantes : 
 
1. Améliorer les délais de traitement des affaires de corruption ;
 
2. Criminaliser l’enrichissement illicite des fonctionnaires, agents publics et des magistrats ;
 
3. Renforcer les sanctions en matière de corruption et de manquements à la déclaration de patrimoine ;
 
4. Améliorer et centraliser le recueil et du traitement des réclamations, dénonciation et des plaintes ;
 
5. Renforcement des capacités des organes chargés des investigations anti-corruption et anti-blanchiment des capitaux ;
 
6. Mise en place d’un système de suivi des affaires de corruption en cours d’instruction ;
 
7. Améliorer la transparence et la performance des marchés publics, en cernant et rétrécissant l’étendue des risques de corruption, en assurant une traçabilité totale des processus et des informations de gestion ;
 
8. Uniformiser les procédures de suivi et de traitement des affaires de corruption ;
 
9. Améliorer le dispositif d’exécution des jugements ;
 
10. Ramener la confiance des citoyens quant à l’équité et l’efficacité du dispositif judiciaire en la matière ;
 
11. Développer la coopération judiciaire internationale en la matière ;
 
12. Assurer l’efficience du dispositif de recouvrement des avoirs issus d’actes de détournement et de corruption
 
13. Mettre en œuvre le dispositif de déclaration du patrimoine, avec un meilleur ciblage ;
 
14. Mettre en place des entités d’audit interne au sein des administrations publiques ;
 
15. Mettre en place un dispositif de déclaration et de couverture formelle, des potentiels conflits d’intérêts pour les Hauts responsables de la fonction publique ainsi ceux qui occupent des postes sensibles au vue de prises de décisions ;
 
16. Mettre en place une politique des ressources humaines (recrutement, rotation, etc.) permettant de réduire les risques de corruption et promouvoir l’égalité des chances dans l’accès et l’avancement dans la fonction publique ;

17. Améliorer le code de conduite de référence pour la fonction publique selon les spécificités des secteurs.

Par ailleurs, le coordonnateur de l'APLC a lancé un appel solennel à tout le personnel de l’appareil judiciaire du pays, spécialement aux magistrats qui doivent, en toutes circonstances, rendre une justice juste et équitable et intègre, exempte de tout acte de corruption. 

"Notre recommandation, une mise à disposition de la justice des moyens adéquats et conséquents pour lui permettre de bien faire son travail", a-t-il martelé. 

Afin de réduire sensiblement la recrudescence de la corruption, Thierry Mbulamoko a souligné que l'APLC axe ses champs d'actions sur les volets non seulement répressif mais également préventif.

Jephté Kitsita