Dépassements budgétaires à la Présidence : "Il faut qu'on enlève dans la tête des gens que c'est un acte de détournement ou de mégestion, faux", (IGF)

Dimanche 24 octobre 2021 - 13:41
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Lors du briefing conjoint avec le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le samedi 23 octobre 2021 à Kinshasa en rapport avec la mission et le travail de l'Inspection Générale des Finances (IGF), Jules Alingete Key a été interrogé au sujet de nombreux dépassements budgétaires signalés à la Présidence de la République.

Et à ce sujet, l'inspecteur général des finances, chef de service a été clair. À en Jules Alingete Key, le dépassement budgétaire n'est pas un acte de détournement ou de mégestion. 

« Je voudrais vraiment que les gens retiennent une fois pour toute que le dépassement budgétaire n'est ni un acte de détournement ni un acte de mauvaise gestion. On déforme, on est en train vraiment de faire circuler des choses qui ne sont pas correctes en finances publiques. Le dépassement budgétaire c'est au fait le constat d'un service qui a des crédits budgétaires de X montant mais à l'exécution il se retrouve avec X+. Mais comment on y arrive ? Le fait qu'on a X+ ne signifie pas détournement, ça ne signifie pas aussi mauvaise gestion", a indiqué Jules Alingete.

Mais alors, comment arrive-t-on à un dépassement budgétaire ? 

Selon l'IGF chef de service, cela se produit lorsque la procédure budgétaire n'est pas respectée. 

"La loi a prévu que toute dépense doit passer par un circuit, le circuit c'est le gestionnaire, celui qui a besoin d'effectuer la dépense, membres du gouvernement ou service public, commence à engager les dépenses. On arrive au budget, le budget liquide. La liquidation consiste à vérifier si la dépense que vous demandez a un crédit disponible, si les crédits n'existent pas, le budget ne laisse pas passer la dépense ou le budget va procéder au réaménagement. Alors, lorsque le budget autorise par la liquidation, le ministre des finances paie, si tout le monde respecte le circuit en passant par l'engagement, la liquidation par le budget, et le paiement, il n'y a aucun dépassement budgétaire », a-a-t-il expliqué.

Dans la foulée, Jules Alingete a souligné que le dépassement budgétaire arrive aussi, avec ce qu'on appelle en finance publique, le paiement en procédure d'urgence qui sont les paiements lorsqu'il y a extrême nécessité.

"On passe directement chez le ministre des finances demander un paiement. Et si le paiement est fait, le malheur ce que le budget parfois n'est pas informé et quand on va à la fin de la période, du mois ou de l'année mettre le compte ensemble, prendre ce qui est passé par le budget et ce qui n'est pas passé par le budget, qui est parti du ministère des finances vers la banque Centrale du Congo, on met tout ensemble, on trouve qu'il y a eu dépassement, mais ce n'est pas un détournement", a martelé l'IGF chef de service.

Éviter d'induire les gens en erreur 

Par conséquent, Jules Alingete persiste et signe que les gens ne doivent pas être induits en erreur.

"Donc, il faut qu'on enlève dans la tête des gens que le dépassement budgétaire est un acte de détournement ou un acte de mégestion, faux. Le dépassement budgétaire est là tout simplement parce qu'on n'a pas respecté la procédure budgétaire", conclut Jules Alingete. 

Pour rappel, selon les données chiffrées du ministère du Budget parvenues à 7SUR7.CD le 14 septembre dernier, les dépenses de la Présidence de la République avaient connu un dépassement budgétaire de 126,5 % durant la période allant de janvier à août de cette année.

Jephté Kitsita