RDC : 3 menaces de spoliation qui pèsent sur les parcs Upemba et Kundelungu identifiées par Justicia Asbl

Dimanche 24 octobre 2021 - 12:03
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Justicia Asbl, une organisation de la société civile, a présenté un rapport sur les menaces qui pèsent sur les aires protégées dans les provinces du Haut-Katanga, Lualaba et Haut-Lomami. Ledit rapport est intitulé "spoliation des parcs Upemba et Kundelungu: grave risque de la perte des espèces animales et violations des droits environnementaux".

Pour le président de cette organisation, Timothée Mbuya, les activités humaines développées dans ces deux parcs vont impacter négativement l'écosystème et la vie des riverains, estimés à 100.000 habitants.

"Il y a des activités de grande envergure qui sont développées dans les deux parcs. Dans le parc de l'Upemba c'est le barrage Sombwe de la société Kipay. Les travaux sont financés par des banques chinoises à plus de 50% et un opérateur économique congolais à 49%. La construction de ce barrage va causer énormément de problèmes environnementaux qui vont impacter négativement les populations qui vivent le long de la rivière Lufira et aussi l'écosystème, notamment la quantité de l'eau qui va certainement diminuer et le risque de perte des espèces de poissons", a-t-il dit.

Et d'ajouter : "Dans le Kundelungu, il y a la ferme Espoir qui appartient à l'ancien chef de l'Etat. Il y a créé le ranch Kundelungu qui pénètre dans le parc à plus de 5 km. Sur cette étendue spoliée, il y a des arbres et des animaux, notamment les singes. Nous avons demandé que les limites de ce ranch aillent en dehors du parc".

Hormis ces deux grands projets, Justicia Asbl a également identifié pendant son enquête les activités anthropiques des riverains dans les parcs et qui n'arrivent pas à accepter les délimitations actuelles de ces aires protégées.

"Dans les deux parcs, il y a une forte pression humaine, notamment les populations riveraines qui disent qu'elles ne savent pas faire une démarcation entre les limites des parcs et leurs villages. Dans les deux parcs, il y a un débat ouvert pour voir si les autorités peuvent travailler sur l'actualisation des limites. Nous avons même proposé des recommandations dans ce sens-là", a fait savoir Timothée Mbuya.

Pour lui, ces projets de développement sont encourageants mais doivent en même temps respecter la loi.

"Mais au-delà de tout, la plus grande question est d'ordre juridique, le non respect de la loi. La construction du barrage dans le parc est une violation de la loi 14/003 relative à la conservation de la nature. C'est pour cela que nous demandons aux promoteurs de ces projets de cesser de violer la loi et d'aller les développer en dehors des parcs", a renchéri le président de Justicia Asbl.

L'ONG en appelle à l'implication du chef de l'Etat pour faire respecter  la loi.

"Nous avons responsabilisé le chef de l'Etat car il est le garant du bon fonctionnement des institutions. Il devrait voir ce qui se passe dans ces deux parcs et amener tout le monde au respect de la loi. Nous lui avons demandé de s'impliquer personnellement pour qu'une commission de vérification soit mise en place", a conclu Timothée Mbuya.

Notons que cet activiste de défense de l'environnement a précisé que la collecte des données sur terrain a duré 6 mois. De  décembre 2020 à mai 2021.

Bienfait Luganywa