Lutte contre les violences basées sur le genre : Pour Me Arlette Odia, il n'y a pas plus d'avancées en RDC depuis l'adoption de la Loi du 20 juillet 2006

Vendredi 26 novembre 2021 - 09:28
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7SUR7

La présidente du Collectif pour le Développement et l'Unité du Congo (CDUC) Me Arlette Odia pense que la lutte contre les violences sexuelles en  République démocratique du Congo est restée statique depuis les premières avancées notamment la promulgation de la loi  du 20 juillet 2006.

Elle l'a dit au cours d'une interview accordée à 7SUR7.CD le jeudi 25 Novembre 2021, en marge des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre.

"Au moment où on adoptait la loi sur les violences sexuelles, c'était une évolution parce que sans la loi la réparation, la répression n'étaient pas du tout garanties. Avec l'avènement de la loi c'était une évolution qui avait pratiquement encadré tout ce qui a trait aux violences faites aux femmes. Mais après, je peux dire qu'on est restés en position fixe hors, comme vous le savez qui n'avance pas recule. Nous sommes en position de statu quo depuis les premières avancées. On n'a plus avancé du tout mais ça donne beaucoup de victimes, ce qui n'est pas normal. Ce qui ne devrait pas laisser toutes les personnes engagées dans la défense des droits des femmes insensibles", a-t-elle affirmé.

Me Arlette Odia propose à cet effet, la revisitation régulière de ladite loi pour l'adapter aux réalités actuelles mais aussi une sensibilisation de la communauté et des victimes elles-mêmes pour les pousser à dénoncer les auteurs des violences sexuelles.

 "Il faut que l'Etat mette en place des mécanismes au-delà des lois que nous avons. Il faut de temps en temps faire l'évaluation de ces lois pour vérifier si réellement elles s'adaptent aux réalités qui sont les nôtres et qu'elles apportent véritablement la solution aux problèmes que connaît notre société en matière de violences faites aux femmes. Telle que la loi que nous avons là sur les violences faites aux femmes, c'est une loi qui se révèle fortement lacunaire qui porte beaucoup de déficits...Mais entre-temps, il faut aussi sensibiliser la femme qui est la victime principale mais aussi même les enfants qui sont les victimes de toutes ces violences et encourager les leaders d'opinions pour ne pas tarir d'efforts en ce qui concerne la sensibilisation. Continuer à sensibiliser", a-t-elle indiqué.

Il faut dire que la loi N°06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais et celle N°06/019 du 20 juillet 2006 modifiant le décret du 06 août 1959 portant code de procédure pénale, comprennent des articles sur les infractions de viol et d'atteinte à la pudeur.

Les dispositions prévues dans ces lois complètent et érigent en infraction différentes formes de violences sexuelles autrefois non incriminées dans le code pénal et consacre la définition du viol conformément aux normes internationales applicables en la matière.

Christel Insiwe