Les parties civiles se disent « satisfaites » des renseignements fournis par le médecin légiste et l'expert en balistique sur les contours de la mort de Rossy Mukendi. Ces derniers ont comparu le lundi 29 novembre 2021 devant la Cour militaire de Kinshasa-Matete statuant en première instance sur le procès de cet activiste pro-démocratie tué par balle le 25 février 2018 lors d'une marche du Comité Laïc de Coordination (CLC). Ils ont été invités pour éclairer la lanterne de la Cour sur la nature de la munition qui avait atteint R. Mukendi.
À l'issue de cette audience, Me David Tshimanga, l'un des avocats des parties civiles, a affirmé que le flou artistique qui planait sur la balle utilisée par le bourreau du défunt, a été dissipé.
« À ce jour, nous avons la certitude sur la nature de la balle qui a conduit le feu Rossy Mukendi Tshimanga à la mort. Avec les explications du médecin légiste qui avait reçu le corps, l'avait examiné et avait établi son rapport médico-légal ainsi que les explications de l'expert en balistique, il y avait de zones d'ombre qu'il fallait à tout prix élaguer. Cela étant, nous pensons que l'affaire peut recevoir la plaidoirie. La partie prévenue Lokeso qui empêchait la comparution des experts, a posé plus de questions parce que les dépositions des experts n'étaient pas en leur faveur. Donc, nous sommes satisfaits. Nous avons la certitude sur les événements qui ont conduit à la mort de Rossy », a-t-il déclaré.
Dans sa déposition, le médecin légiste Paul Kabasele a interprété le rapport de l'autopsie réalisée en mars 2018 sur le corps sans vie de R. Mukendi. Il a affirmé que les dégâts causés sur le plan interne notamment le délabrement du foie, renvoie à une munition létale.
L'expert en balistique, Richard Sombia Sangi, a embrayé dans ce même sens. En s'appuyant sur les éléments mis en exergue par le médecin légiste, il a soutenu la thèse d'une mort par balle réelle.
Ces deux experts ont fait face aux questions des juges et de toutes les parties au procès. La Cour a programmé la prochaine audience dans 7 jours pour conclusion des parties, réquisitoire du ministère public et plaidoirie.
« C'est sur notre requête que les experts sont venus. Il serait tôt avant que les parties civiles n'arrêtent une ligne de défense d'affirmer haut et fort qu'il s'est agi d'une balle réelle ou pas. Nous nous en tenons aux dépositions des experts. Nous aurons une séance de travail et nous allons lever des options qui vont certainement nous donner une ligne que nous allons suivre », a souligné Me Tshimanga.
Accusé d'être le principal auteur de ce tir, le prévenu Gérard Tokis Nkumbo, brigadier en chef, a toujours soutenu que son arme détenait des munitions non létales.
Il est poursuivi avec la commissaire supérieure Carine Lokeso et un autre policier Franco Bivuala Makiadi (garde du corps de C. Lokeso) qui est en cavale. Les faits infractionnels mis à leurs charges sont la violation des consignes et meurtre en participation criminelle.
Merveil Molo