RDC : Le dépassement budgétaire est une faute de gestion (Min. Du Budget)

Vendredi 7 janvier 2022 - 08:40
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Le ministre du Budget, Aimé Boji Sangara Bamanyirue, est revenu sur la problématique du dépassement budgétaire par les institutions de la République démocratique du Congo. 

Interrogé par la presse le jeudi 6 janvier 2022 sur cette question, à l'issue de la première réunion de l'année de la Troïka Politique, Aimé Boji a, tout en reconnaissant que le dépassement budgétaire est une faute de gestion, donné les causes de ce dernier.

"Quand on évalue les besoins lors de la préparation budgétaire, on peut sous-évaluer les besoins, donc on affecte des crédits insuffisants (...) On est obligés de procéder à des coupes et des réaménagements, ce qui fait qu'en réalité aucune institution ne reçoit des crédits qui répondent à ses besoins. À un certain moment, on est obligés de procéder à des paiements en dépassement [budgétaire ndlr], ce qui est d'ailleurs une faute de gestion. De manière générale, ce sont des cas qui sont inévitables", a dit le ministre du Budget. 

Dans la foulée, ce membre du gouvernement Sama Lukonde, qui avait à ses côtés le ministre des Finances et la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, a ajouté comme causes des dépassements budgétaires l'insécurité [la guerre ndlr] et les catastrophes humanitaires.

Cependant, Aimé Boji a rassuré que tout est mis en marche pour rester dans les prévisions trimestrielles afin d'éviter les dépassements budgétaires. 

"Nous mettons tout en marche pour rester dans les prévisions trimestrielles", a martelé le ministre du Budget. 

À en croire Aimé Boji, la Loi prévoit des mécanismes pour régulariser cette situation. 

"La Loi prévoit aussi des mécanismes pour pallier, pour régulariser cette situation. C'est pour cela qu'on adopte les lois rectificatives de finances pour corriger ces erreurs et régulariser ces situations de dépassement (...) Pour y remédier, je reviens sur la qualité de la dépense publique. C'est-à-dire il faut mieux dépenser l'argent de l'État", a insisté le ministre du Budget. 

Pour rappel, la Cour des Comptes a présenté le 28 décembre 2021 son rapport sur la gestion des finances publiques au cours des trois dernières années. Pour l’exercice 2020, la Cour a déploré par exemple le dépôt tardif du projet de loi sur la reddition des comptes, la non-transmission du rapport sur l’exécution du budget au premier trimestre, mais aussi les dépassements des crédits alloués aux dépenses.

Selon la Cour des comptes, le dépassement des crédits à la présidence de la République est passé de 470% en 2018 à 13% en 2020.

Jephté Kitsita