Nouvelle ère au Conseil Supérieur de la Magistrature sous Kaluba : Hausse des salaires des magistrats en 2021, nouvelle hausse prévue en 2022

Jeudi 3 février 2022 - 17:10
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Sans nouvelles ressources, la première décision du président du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) fut d’améliorer les conditions de vie des magistrats, qui pour certains, les moins gradés, qui officient au niveau du tribunal de paix (échelon 9, sur une échelle décroissante de 1 à 9), ont vu leur salaire passer du simple au double au dernier trimestre 2021. Soit de 500$ à 1.100$. 

Comment le professeur Dieudonné Kaluba y est-il parvenu ?

Aussitôt arrivé à la tête du CSM à la faveur de sa nomination comme président de la Cour constitutionnelle, en avril 2021, Dieudonné Kaluba a procédé à la réallocation des ressources disponibles au bénéfice des magistrats. Sur le budget du CSM, dont 70% servaient au fonctionnement et 30% aux rémunérations, Dieudonné Kaluba a inversé cette clé de répartition pour dégager des ressources afin d’améliorer les conditions de vie de magistrats. 

Celui qui a la lourde tâche d’assainir la magistrature, ne s’est pas arrêté là. Il a aussi plaidé et obtenu auprès du gouvernement que le salaire des magistrats soit revu une nouvelle fois à la hausse en 2022.

D’ici le début du deuxième trimestre de l’année 2022, le magistrat de l’échelon 9 touchera plus de 2.000$. Soit un deuxième doublement. 

Le CSM compte allouer également une prime de brousse mensuelle de 500$ pour les magistrats qui vont travailler en provinces. Ainsi, le magistrat du tribunal de paix dans un coin reculé de la RDC touchera 2.500$.

En améliorant les conditions de vie des magistrats, ce professeur de droit constitutionnel et ancien avocat veut en retour que les magistrats ne se livrent plus à la corruption sous prétexte qu’ils sont mal payés. Le CSM veut combattre la corruption qui gangrène ce corps comme le souhaitent le président de la République et la population.

Le CSM va recruter en 2022 près de 2.000 magistrats. 

Lors de son dernier discours sur l’état de la Nation, le président  Tshisekedi a rappelé que la lutte contre la corruption et l’impunité constitue le leitmotiv de son action. Félix Tshisekedi avait également dit que les agences anti-corruption comme l’IGF et l’APLC ne peuvent remplacer l’action du pouvoir judiciaire.

Il avait souhaité voir dans l’appareil judiciaire « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Il avait encouragé le CSM à sanctionner les mauvais magistrats qui par leur comportement ternissent l’image de tout un corps.

L’ancien ministre de la justice Alexis Thambwe Mwamba avait eu des mots forts en 2017 pour dénoncer la corruption dans la magistrature. Il avait parlé de « 3V », V comme villa, V comme veste, V comme véhicule. Pour avoir ces biens, les magistrats utilisent leur pouvoir pour intimider, pour priver de liberté des justifiables.

Alphonse Muderwa