
Le député Jean-Baptiste Kasekwa a saisi le président de l'Assemblée nationale afin d'obtenir une mission de la Cour des comptes à dépêcher dans les provinces concernées par l'état de siège.
L'élu de Goma (Nord-Kivu) indique que l'initiative vise à mettre en place des mesures conservatoires pour protéger les finances du Nord-Kivu et de l'Ituri à cette période où la levée de l'état de siège est annoncée.
Pour lui, l'Assemblée nationale et le Sénat qui ont continuellement autorisé la prorogation du délai de l'état de siège sont en droit de s'enquérir de la manière dont les finances ont été gérées au cours de ce régime d'exception où les Assemblées provinciales n'ont plus eu à exercer leur pouvoir constitutionnel de contrôle.
L'opposant craint qu'après la nouvelle prise de position du gouvernement par rapport à cette mesure exceptionnelle, les autorités militaires s'adonnent à l'enrichissement illicite et à la spoliation des biens de l'état avant qu'ils ne soient poussés à la porte de sortie.
« Une mission de contrôle des comptes des provinces sous état de siège devient une impérieuse nécessité afin que les institutions provinciales soient prémunies d'un soubassement adéquat pour élaborer et examiner le budget 2023. En même temps, les autorités de l'état de siège devraient être empêchées de saigner les caisses des provinces et les entités territoriales décentralisées ainsi que d'en spolier les biens publics avant leur mise en congé imminente », écrit-il dans sa correspondance du 9 mai 2022 parvenue à 7SUR7.CD.
Bien plus, pour prévenir toutes ces pratiques, Jean-Baptiste Kasekwa recommande à l'Assemblée nationale d'inviter le gouvernement à suspendre tous les engagements et liquidations des dépenses autres que celles relatives aux charges du personnel ainsi que la conclusion de tout marché public au Nord-Kivu et en Ituri, jusqu'à nouvel ordre.
Il est à rappeler qu'à l'issue d'une réunion élargie entre le président Tshisekedi et les députés et sénateurs du Nord-Kivu et de l'Ituri le mercredi 4 mai dernier, il a été décidé de nouvelles décisions au sujet de l'état de siège.
Alors que certains députés ont indiqué que la mesure pourrait être levée sous peu, le président de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale a plutôt parlé d'une probable requalification.
Dans les 2 provinces concernées, certains citoyens ont souvent accusé les autorités militaires de s'être enrichies au lieu de penser à restaurer la paix.
Isaac Kisatiro, à Butembo