
La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP) et le Centre congolais de développement durable (CODED) ont organisé le jeudi 26 mai à Kinshasa une table ronde au cours de laquelle le rapport diagnostic sur les difficultés énergétiques qui touchent les petites et moyennes entreprises et industries (PME et PMI) dans les 24 communes de Kinshasa, a été débattu.
Le but de cette étude selon ces deux organisations est d'identifier les problèmes réels qui freinent l'essor du secteur de l'électricité dans la ville de Kinshasa. Pratiquement, en appréhendant comment la ville en tant qu'institution s'organise depuis que le secteur de l'énergie a été libéralisé et comment les opérateurs, spécifiquement la SNEL, interviennent pour satisfaire les besoins de plus en plus croissants des kinois en énergie.
D'après Erick Kasongo, coordonnateur du CODED, cette étude a révélé que la fourniture en énergie électrique à Kinshasa est largement déficitaire malgré que les sources de fourniture soient nombreuses.
"L'idée est de comprendre comment la ville de Kinshasa est fournie en électricité et quel est le déficit qu'elle connaît. Selon les statistiques que nous avons, le déficit journalier est de 850 megawatts alors que la ville a besoin d'au moins 1300 megawatts pour que des problèmes de délestage disparaissent. Nous visons aussi à savoir la raison de ce déficit de 850 megawatt parce que Inga 1 et 2, Zongo 1 et 2 et aussi Sanga produisent suffisamment. Donc c'est pour savoir toutes les raisons qui nous mettent dans une situation de précarité énergétique comme nous le vivons actuellement pour qu'elles soient résolues à long terme. Et pour y arriver, il faut que nous puissions maîtriser les données statistiques. Les acteurs réunis dans cette table ronde vont examiner les résultats. S'il y a des endroits qu'il faut améliorer, nous allons le faire. Le document sera ensuite consolidé", a-t-il expliqué.
Et pour Emmanuel Musuyu, secrétaire exécutif de CORAP, cette étude a permis également de connaître que l'administration provinciale ne maîtrise pas les données réelles de terrain. Ce qui constitue un vrai problème dans la distribution de l'énergie électrique dans la capitale.
"Le but pour nous est de nous enquérir de toutes les informations en rapport avec la demande en énergie des petites et moyennes entreprises dans la ville de Kinshasa. Nous avons ainsi identifié les bars, les boutiques, hôtels, les cybercafes, les moulins et autres. L'une des choses que nous avons remarqué est que les données que possèdent les divisions communales de l'énergie ne correspondent toujours pas avec les données réelles sur terrain. Il y a donc inadéquation. Après avoir obtenu les listes des entreprises, nos enquêteurs sont allés visiter chaque catégorie d'entreprises sur base de l'échantillon qui a été fait pour se renseigner si ces entreprises ont quels besoins en énergie. On a identifié les appareils qu'ils utilisent et leurs capacités, combien d'ampoules ou climatiseurs qu'elles ont. C'est l'ensemble de toutes ces informations qui nous permet au finish d'arriver à estimer la demande en énergie des petites et moyennes entreprises à Kinshasa, dont 450 megawatts sont garantis alors que le déficit est de 800 megawatts", a-t-il également expliqué.
En plus de ce manque de données actualisées concernant le taux d'accès à l'électricité, ce rapport relève que le secteur énergétique est miné par des problèmes liés à la gouvernance, notamment l'absence des données actualisées sur les projections énergétiques du gouvernement provincial, l'absence d'une politique de maintenance des équipements et la non maîtrise de la loi qui consacre la libéralisation du secteur énergétique par les animateurs des institutions provinciales.
Notons que la version finale et actualisée de ce rapport sera publiée après la synchronisation avec les données qui ont été fournies par les participants à cette table ronde, qui sont entre autres le cabinet du gouverneur de Kinshasa, l'assemblée provinciale et le ministère provincial de l'énergie de Kinshasa, le secrétariat général du ministère national de l'énergie, l'Autorité de régulation du secteur de l'énergie (ARE), l'Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER), l'association congolaise pour les énergies renouvelables et décentralisées (ACERD), Orange Energie, Coete Gaz et SoGaz.
Bienfait Luganywa